
9 octobre 2023 – La Rédaction
À l’approche des élections de 2024 aux Comores, le régime en place sous la direction d’Azali Assoumani envisage-t-il de restreindre l’accès aux réseaux sociaux? Selon une déclaration récente du porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidie, des mesures sont en cours pour réguler l’utilisation des plateformes sociales dans le pays.
Cette décision, analysent les commentateurs politiques, découle de la prise de conscience du gouvernement face à la montée en puissance de l’opposition exprimée sur les réseaux sociaux. Avec la prolifération des médias indépendants et la libre circulation de l’information, les citoyens comoriens ont trouvé sur ces plateformes un espace de liberté d’expression sans précédent. Cependant, cela semble inquiéter les détenteurs du pouvoir.
Il est ironique de constater que ces mêmes membres du gouvernement minimisaient l’impact des réseaux sociaux il y a à peine quelques années, affichant une indifférence moqueuse à leur égard. Aujourd’hui, face à la transparence et à l’exposition globale qu’offrent ces plateformes, ils semblent percevoir un danger imminent.
Cette tentative de musellement de l’expression publique, contraire aux principes fondamentaux d’un État de droit, a été vivement critiquée par des figures politiques et des activistes locaux. Le militant et journaliste Abdallah Agwa a par exemple vivement dénoncé cette volonté gouvernementale de restreindre l’accès aux réseaux sociaux. Il est essentiel de souligner que si le gouvernement persiste dans sa volonté de réguler les réseaux sociaux, la seule alternative envisageable serait une censure totale opérée par les fournisseurs d’accès internet.
Le soupçon latent qui plane est que cette restriction pourrait servir de couverture à d’éventuelles fraudes électorales, en coupant les canaux de communication et d’information en temps réel durant le processus électoral. Bien que le porte-parole ait évoqué l’exemple des autorités chinoises, la comparaison avec l’Europe, où la liberté d’expression sur les réseaux sociaux demeure préservée, met en lumière le caractère répressif de telles mesures envisagées aux Comores.


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