Comores : Conflit interne au sein de parti Juwa avant les élections de 2024

Mohamed Sambi crédit Wikipedia

Le parti Juwa a été créé par Mohamed Sambi, président de l’Union des Comores entre 2006 et 2011. Mohamed son parti en octobre 2013 pour se préparer à la présidentielle de 2016. Le parti Juwa a été la principale formation politique des Comores du temps de la présidence de Sambi, passé ensuite dans l’opposition après le retour au pouvoir d’Azali Assoumani en 2016.

Vu qu’il a été précédemment élu président de l’île d’Anjouan pour la période 2006 – 2011, la candidature de Mohamed Sambi n’a pas été validée. Il ne peut donc pas obtenir un mandat pour l’île de la Grande Comores. C’était donc Azali Assoumani qui était élu en 2016.

En 2019, de nouveau lors de l’élection présidentielle, le candidat du parti Juwa, Ibrahim Mohamed Soulé, a été disqualifié car sa candidature avait été signée par le secrétaire général adjoint du parti et non par le secrétaire général du parti, Ahmed Al Barwane, qui était en prison. Azali Assoumani est réélu dès le premier tour. 

Alors que différents leaders de l’opposition s’interrogent sur l’opportunité ou non de participer à l’élection du 14 janvier 2024, que beaucoup jugent d’avance truquée, Juwa rassemble un bureau politique à Moroni le weekend du 14 octobre pour en décider, et éventuellement désigner un candidat.

Récemment, un enregistrement audio a fuité sur lequel on entend Abdou Saïd, secrétaire adjoint du parti demande ouvertement la démission d’Ahmed Al Barwane, l’accusant d’entraver la participation du parti aux prochaines élections. Pour Abdou Saïd, il est primordial de participer aux élections pour contrecarrer le pouvoir en place incarné par Azali Assoumani et pour le futur du parti et ses ambitions politiques. Il fait également remarqué la réticence d’Ahmel Al Barwane à participer aux élections n’empêche pas les autres partis de le faire.

Le 19 octobre, dans une interview accordée au journal Al-Watwan, Adinani Youssouf, secrétaire géneral de Comred-France rejette le terme « boycott » car ses débats au sein de l’opposition pour lui révèlent un esprit démocratique contrairement au régime d’Azali Assoumani et ajoute que Comred n’exige que les conditions électorales soient conformes aux standards internationaux. Cette interview montre comment les défis politiques aux Comores sont complexes et difficiles, où l’opposition doit faire face à des choix difficiles, oscillant entre la collaboration et la fragmentation.


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