Depuis plusieurs mois, Mayotte est le théâtre d’une montée des tensions autour de la question de l’immigration. Cette situation a pris un nouveau tournant ces dernières semaines avec des menaces et des actes d’intimidation visant les associations d’aide aux migrants. Plusieurs facteurs contribuent à ces tensions. D’une part, Mayotte est le département français avec le plus fort taux d’immigration, avec plus de 30% de la population née à l’étranger. Cette immigration est en grande partie comorienne, et certains habitants de Mayotte accusent les migrants de prendre leurs emplois et de mettre à rude épreuve les services publics. 

D’autre part, la situation économique à Mayotte est difficile, avec un taux de chômage de plus de 20%. Ce contexte de crise favorise les discours de haine et de repli sur soi. Les associations d’aide aux migrants sont en première ligne face à ces tensions. Elles sont accusées par certains de favoriser l’immigration clandestine et de ne pas défendre les intérêts des Mahorais. Ces accusations ont conduit à une série de menaces et d’actes d’intimidation. Des locaux d’associations ont été vandalisés, des salariés ont été menacés de mort et des campagnes de dénigrement ont été lancées sur les réseaux sociaux. 

Le nouveau préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, a pris ses fonctions le 24 février 2024. Il arrive dans un contexte difficile, marqué par une série de crises. Face à cette situation, les associations d’aide aux migrants appellent à la mobilisation des pouvoirs publics. Elles demandent des mesures concrètes pour assurer leur sécurité et pour lutter contre les discours de haine. La situation à Mayotte est préoccupante et elle est symptomatique des tensions qui traversent la société française sur la question de l’immigration. Il est important de trouver des solutions durables pour apaiser les tensions et pour garantir le respect des droits de tous.