La Réunion, île tropicale aux ressources naturelles riches, a connu une époque où le riz figurait parmi ses cultures phares. Mais au fil du temps, la production locale s’est amenuisée, laissant place à une dépendance aux importations. C’est dans ce contexte que l’association Riziculteurs péi 974 a vu le jour. En effet, l’association Riziculteurs péi 974, créée en 2022, incarne la volonté farouche d’une soixantaine d’agriculteurs réunionnais de redynamiser la production locale de riz. Leur ambition pour 2024 est claire : atteindre une production d’une tonne et demie de riz, symbole concret de leur engagement et de leur savoir-faire. La production de riz à La Réunion est en pleine expansion. Cette filière, encore jeune, offre de nombreux atouts et cherche à séduire les jeunes agriculteurs. 

Depuis quelques années, la production de riz à La Réunion connaît une croissance fulgurante. En 2023, la surface cultivée a atteint 100 hectares, soit une multiplication par cinq en cinq ans. Cette croissance est due à plusieurs facteurs comme la demande croissante des consommateurs réunionnais pour du riz local et de qualité, le soutien des pouvoirs publics à la filière rizicole, l’adaptation des techniques de production au contexte local. L’objectif de produire 1,5 tonne de riz en 2024 est ambitieux, mais réalisable. En s’appuyant sur des techniques culturales durables et innovantes, en mutualisant les moyens et en capitalisant sur l’expertise collective, les riziculteurs péi 974 sont convaincus de pouvoir relever ce défi. 

Les chiffres avancés par le vice-président de Riziculteurs Péi 974 soulignent le potentiel économique considérable de la production locale de riz à La Réunion d’où 5 tonnes de riz par hectare, tous les 4 mois. De ce fait, un hectare de culture pourrait générer un chiffre d’affaires de 15 000 euros tous les 4 mois. Cela représente un revenu annuel potentiel de 45 000 euros par hectare, soit une rentabilité très intéressante pour les agriculteurs. Le développement de la filière rizicole réunionnaise pourrait créer des emplois et dynamiser le tissu économique local. La production locale permettrait de réduire la dépendance aux importations et de renforcer l’autonomie alimentaire de l’île. 

Cependant, outre les aléas climatiques, la riziculture réunionnaise doit faire face à des ennemis naturels qui peuvent menacer les récoltes comme les oiseaux, friands des grains de riz, ils peuvent causer des dégâts importants aux cultures, surtout en phase de maturation. Puis, les lièvres qui sont attirés par la verdure des plants de riz peuvent également s’attaquer aux plantations et les ravager. Malgré les défis, la filière rizicole réunionnaise a un avenir prometteur. Le soutien des pouvoirs publics, l’engagement des agriculteurs et la mobilisation des acteurs économiques sont des éléments clés pour réussir ce pari.