
Depuis le début de l’année 2024, les compagnies aériennes des îles de l’océan Indien se retrouvent dans une situation périlleuse. Madagascar, les Comores, l’île Maurice et La Réunion font face à des turbulences majeures dans le marché du transport aérien, menaçant la survie même de plusieurs acteurs clés. Suite à cela, le 3 avril 2024, les actionnaires d’Air Austral, compagnie aérienne réunionnaise en difficulté, ont apporté une réponse conditionnelle au plan de sauvetage proposé par la Région Réunion. Ils acceptent de verser 50% des 10 millions d’euros nécessaires à la survie de la compagnie, mais exigent en contrepartie une réduction de la masse salariale. En plus de la participation des actionnaires, les dirigeants d’Air Austral doivent présenter un plan de restructuration global à la fin du mois d’avril. Ce plan est crucial pour la survie de la compagnie aérienne et doit répondre aux exigences des différentes parties prenantes, notamment les actionnaires, les salariés et les pouvoirs publics. Les représentants syndicaux d’Air Austral ont exprimé leur volonté de préserver l’emploi du personnel au sol et navigants. Ils pointent également du doigt les salaires des cadres de la société, qu’ils jugent trop élevés dans le contexte actuel de difficultés financières.
A côté de cela, Madagascar Airlines, la compagnie aérienne nationale de Madagascar, est également en pleine restructuration. La compagnie a succédé à Air Madagascar et Tsaradia et tente de mettre en œuvre son plan Phoenix 2030. Le projet Phoenix 2030 vise à recentrer l’activité de Madagascar Airlines sur le marché domestique. La compagnie aérienne abandonnera les vols long-courriers et se concentrera sur les vols intérieurs à Madagascar. Pour mener à bien ce recentrage, la flotte de Madagascar Airlines sera réduite à quatre ATR 72-500. Cette réduction de la flotte entraînera une diminution importante des effectifs. La compagnie aérienne table sur 400 départs.
Air Mauritius, la compagnie aérienne nationale de l’île Maurice, traverse une nouvelle zone de turbulences. Après avoir frôlé la disparition en 2020 et s’être relancée grâce à un prêt de l’État, la compagnie est de nouveau confrontée à de nombreuses difficultés. L’avenir d’Air Mauritius est incertain. La compagnie aérienne doit impérativement trouver des solutions pour redresser sa situation financière et apaiser les tensions internes. Le choix de la meilleure option est crucial pour l’avenir d’Air Mauritius. La compagnie aérienne doit prendre des décisions rapides et audacieuses pour survivre et retrouver sa place sur le marché aérien international.
Pour terminer, aux Comores, la situation des compagnies aériennes est particulièrement préoccupante. Int’AIR Îles et AB Aviation ont cessé leurs activités, faute d’avion, tandis que R’Komor a été contraint de suspendre l’exploitation de son Fokker 50 suite à de multiples incidents. L’aviation civile de l’archipel a suspendu les autorisations de vol du Fokker 50 de R’Komor après trois crevaisons à l’atterrissage et une panne de moteur au décollage en moins d’un an. Cette décision, bien que nécessaire pour des raisons de sécurité, fragilise davantage la compagnie aérienne. Dans ce contexte difficile, Royal Air débarque sur le marché comorien avec trois Let 410 en provenance du Soudan. La compagnie attend les autorisations d’exploitation de ses aéronefs, qui pourraient apporter une alternative bienvenue aux passagers. L’avenir du transport aérien aux Comores est incertain. La situation actuelle est précaire et les compagnies aériennes en difficulté. L’arrivée de Royal Air peut apporter un nouveau souffle, mais il est important que les autorités comoriennes veillent à la sécurité aérienne et à la mise en place d’un environnement stable pour les compagnies aériennes.
Cependant, l’avenir du transport aérien dans les îles de l’océan Indien est en jeu. La mobilisation collective des acteurs publics, privés et régionaux est indispensable pour surmonter cette crise et garantir la connectivité aérienne essentielle au développement de la région.


Laisser un commentaire