Comores : Débat sur le droit de frapper sa femme dans l’islam

Saïd Omar Dahalani •  📸Image réseaux sociaux

Dans un article du journal comorien « Al-Watwan » daté du 8 avril 2024, le prédicateur Saïd Omar Dahalani déclenche une controverse avec ses propos prononcés dans une mosquée de Moroni, en promouvant les châtiments corporels au sein du couple comme une preuve d’amour et de respect. Dahalani affirme que sans une telle discipline, une épouse ne respecterait jamais son mari, allant jusqu’à suggérer l’usage d’un bout de bois en cas de riposte de l’épouse. Ces déclarations ont provoqué une vague de réactions diverses sur les réseaux sociaux, et ont été vivement critiquées par le théologien comorien reconnu, Mohamed Bajrafil, résidant en France, qui exprime son dégoût pour ces interprétations abusives du livre saint.

La question du traitement des femmes dans le cadre du mariage et de l’islam suscite un débat intense aux Comores, alimenté par les propos controversés d’un prédicateur qui soutient les châtiments corporels au sein du couple. Cette polémique soulève des questions sur l’interprétation et l’application des principes religieux dans la société contemporaine.

L’islam, religion largement suivie dans l’archipel des Comores, est souvent interprété à travers des prismes culturels et sociaux spécifiques. La place des femmes dans la famille et dans la société, en particulier en ce qui concerne la question de la violence conjugale, reflète cette dynamique complexe entre la religion, la tradition et les droits individuels.

La controverse a été déclenchée par les déclarations d’un prédicateur local qui justifie la violence conjugale en se basant sur des interprétations sélectives de textes religieux. Ces propos ont provoqué des réactions vives au sein de la population, avec des groupes de défense des droits des femmes et des organisations religieuses modérées s’exprimant contre cette interprétation.

L’une des questions centrales soulevées est celle de l’équilibre entre les principes religieux et les droits humains fondamentaux, en particulier le droit des femmes à vivre sans violence. Les partisans de l’égalité des sexes et de l’émancipation des femmes ne soutiennent que les principes fondamentaux de l’islam, tels que la justice, l’équité et la miséricorde, doivent guider l’interprétation des textes religieux plutôt que de justifier la violence domestique.

Cependant, cette polémique soulève également des questions plus larges sur l’éducation religieuse et la formation des prédicateurs. Il est crucial, affirment les critiques, que les enseignements religieux soient contextualisés dans le cadre des normes internationales des droits de l’homme et des valeurs de respect et d’égalité entre les sexes.

Dans cette atmosphère de débat et de dissension, la société comorienne est confrontée à des choix cruciaux quant à la manière de concilier les enseignements religieux avec les normes modernes de respect des droits humains. Les défenseurs des droits des femmes et les militants pour l’égalité insistent sur l’importance d’une interprétation inclusive de l’islam qui promeuve les valeurs d’égalité et de non-violence.


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