Comores: La compétence du directeur de la Sonelec mise en doute face à la crise énergétique persistante

Les coupures d’électricité qui touchent les Comores depuis plusieurs mois sont source de vives tensions au sein de la population. En effet, depuis février 2024, les coupures d’électricité sont devenues quotidiennes, pouvant durer plusieurs heures par jour, ont un impact important sur la vie quotidienne des Comoriens, tant sur le plan personnel que professionnel. Les entreprises sont contraintes de réduire leur activité, voire de fermer, ce qui entraîne des pertes d’emplois et une aggravation de la pauvreté. Tandis que les ménages, quant à eux, sont privés de lumière, de climatisation et de réfrigération, ce qui pose des problèmes de santé et de sécurité. Les causes de ces coupures sont multiples, comme : le vieillissement des infrastructures électriques, le manque d’entretien des centrales électriques, l’insuffisance de la production d’électricité et la mauvaise gestion de la Sonelec, la société nationale d’électricité. De ce fait, la responsabilité du directeur de la Sonelec est souvent pointée du doigt.

Selon certains observateurs, le manque de vision et de compétence du directeur de la Sonelec serait à l’origine de la situation actuelle. Ils reprochent notamment au directeur de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour anticiper la crise et de ne pas avoir mis en place un plan d’action efficace pour y faire face. Mais aussi, la mauvaise gestion financière de la Sonelec, qui aurait conduit à un manque d’investissements dans les infrastructures et les équipements.

En février 2024, le gouvernement comorien a annoncé le déblocage de 4 milliards de francs pour l’achat de moteurs et de pièces de rechange pour les centrales électriques. L’objectif était de mettre fin aux coupures d’électricité et de relancer l’économie. Sauf que, plusieurs mois après cette annonce, les moteurs et les pièces de rechange ne sont toujours pas arrivés. Et les coupures d’électricité continuent de plonger le pays dans le noir. Cette situation suscite de vives critiques de la part de la population, qui accuse le gouvernement de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour résoudre la crise. Par ailleurs, le directeur général de la Sonelec, Mohamed Ali Said, n’a pas respecté ses engagements pris depuis la fin du ramadan. Il avait alors promis que les pièces de rechange arriveraient dans les meilleurs délais, mais force est de constater que sa parole n’a pas été tenue.  Deux milliards de francs comoriens ont également été alloués à cet effet, mais leur destination reste un mystère. Personne ne semble savoir où est passé cet argent, et aucune explication n’a été fournie par la direction de la Sonelec. Cette opacité alimente les soupçons de corruption et de mauvaise gestion au sein de la société. De plus, les emprunts massifs contractés par la Sonelec en 2022 n’ont apparemment pas permis de régler le problème des coupures d’électricité

Face à ces critiques, le directeur de la Sonelec s’est défendu en invoquant des facteurs externes, tels que la hausse du prix du pétrole et la vétusté des installations. Il a également promis de prendre des mesures pour améliorer la situation, en augmentant la production d’électricité et en réhabilitant les réseaux. Cependant, les Comoriens restent sceptiques et attendent des actes concrets de la part du directeur de la Sonelec pour mettre fin à ces coupures d’électricité qui empoisonnent leur quotidien. Il est important de noter que la situation à la Sonelec est révélatrice des difficultés plus larges auxquelles sont confrontées les Comores. Le pays, l’un des plus pauvres au monde, manque de ressources et peine à assurer les services de base à sa population. Une enquête indépendante doit être menée pour identifier les éventuels cas de corruption et de mauvaise gestion au sein de la Sonelec. Dans ce contexte, il est urgent que les autorités comoriennes prennent des mesures pour améliorer la gestion de la Sonelec et, plus généralement, pour relancer l’économie du pays.


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