
Le ministre de la Sécurité publique, le contrôleur général de police Herilala Rakotoarimanana, a effectué une visite inopinée à l’aéroport d’Ivato le samedi 11 mai 2024. Cette visite faisait suite à la multiplication des signalements de pratiques abusives de la part des forces de l’ordre au niveau des aéroports et à l’augmentation des dénonciations sur les réseaux sociaux ciblant les agents de la Police de l’Air et des frontières (PAF).
Selon plusieurs témoignages, des jeunes femmes seraient victimes de racket et d’abus de pouvoir de la part de certains agents de la PAF. Les victimes affirment que les agents les ciblent en raison de leur sexe et de leur jeune âge. Ils les soumettent à des contrôles humiliants et leur extorquent de l’argent en inventant de faux prétextes. Certaines femmes se sont même retrouvées bloquées à Madagascar, dans l’impossibilité de quitter le pays. Comme le cas de la jeune femme qui souhaitait partir en vacances à Dubaï qui, dans ces propos recueillis par l’Express Madagascar, a raconté son calvaire : « Je n’ai pas pu partir. Ils ont d’abord prétendu que mes papiers n’étaient pas en règle. Après vérification, il s’est avéré qu’il n’y avait aucun problème avec mes documents. Ils ont inventé un autre motif pour me retenir. Ils ont affirmé que je devais indiquer la personne qui finançait mon voyage, alors que j’avais payé ce voyage de mes propres moyens. Ensuite, ils ont retenu mon passeport. » D’autres victimes ont également dénoncé des pratiques similaires. Elles décrivent des agents qui leur demandent de l’argent pour les laisser passer, les menacent de les renvoyer dans leur pays d’origine ou les obligent à subir des fouilles corporelles humiliantes.
Face à cette situation, le ministre a annoncé que des sanctions sévères seraient appliquées aux policiers indélicats, sans aucune indulgence. Il a également donné des instructions fermes aux agents de police présents à l’aéroport, leur rappelant leur devoir de servir et de protéger les citoyens, et non de les racketter. Voici quelques-unes des mesures strictes mises en place :
le renforcement des contrôles internes où des inspections inopinées et des audits seront menés plus fréquemment dans les aéroports afin de détecter et de sanctionner les comportements illégaux ; des nouveaux agents, non impliqués dans les pratiques problématiques passées, seront affectés aux services de la PAF dans les aéroports ; des programmes de sensibilisation et de formation seront dispensés aux agents de la PAF pour leur rappeler leurs obligations et leur code de conduite ; une ligne d’assistance téléphonique 038 14 495 82, sera mise en place pour permettre aux passagers de signaler tout acte de corruption ou d’infraction de la part des agents de la PAF et des sanctions disciplinaires strictes, allant du blâme à la révocation, seront appliquées aux agents reconnus coupables de corruption ou d’infractions.
Cette mesure prise par le ministère de la Sécurité publique vise à assainir l’image de la police nationale et à garantir un meilleur traitement des passagers aux aéroports. Le ministre a également rappelé aux citoyens qu’ils ont le droit de porter plainte contre les policiers indélicats. Les plaintes peuvent être déposées auprès de l’Inspection générale de la police nationale ou auprès du bureau du procureur de la République.
Cependant, le ministère de la Sécurité publique a également réaffirmé son engagement à garantir un traitement équitable et respectueux à tous les passagers empruntant les aéroports nationaux. La mise en œuvre de ces mesures strictes vise à rétablir la confiance du public dans la PAF et à garantir que les aéroports soient des espaces sûrs et sécurisés pour tous. La lutte contre la corruption et les infractions au sein des forces de l’ordre est un processus continu qui nécessite la collaboration de tous les acteurs impliqués. L’engagement du ministère de la Sécurité publique à sévir contre les comportements illégaux au sein de la PAF est un pas important dans la bonne direction pour garantir la transparence, la redevabilité et la confiance du public dans les institutions étatiques.


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