
Depuis 2020, la Banque Centrale de Madagascar (BFM) s’est lancée dans un ambitieux projet, la constitution d’une réserve d’or nationale. L’objectif est d’accumuler quatre tonnes d’or par an, soit un total de 40 tonnes d’ici dix ans. Une initiative audacieuse qui vise à stimuler l’économie du pays et à le placer sur la voie de l’émergence.
Pour les autorités malgaches, l’or représente bien plus qu’un simple métal précieux. Il est considéré comme un actif refuge, une valeur sûre capable de protéger l’économie des fluctuations monétaires et des crises internationales. De plus, l’exploitation aurifère, secteur clé de l’économie malgache, devrait bénéficier d’un nouvel essor grâce à cette initiative. La BFM a défini un plan d’action précis pour atteindre son objectif. Il s’agit notamment d’encourager la production aurifère locale, en soutenant les petits producteurs et en améliorant les infrastructures, l’Etat vise à augmenter la production d’or nationale. Puis, d’acquérir de l’or sur le marché international où la BFM prévoit également d’acheter de l’or sur les marchés internationaux pour compléter la production locale. Ensuite, de transformer l’or en lingots, une unité de transformation sera mise en place pour convertir l’or brut en lingots aux standards internationaux. Enfin, afin d’assurer la sécurité et la transparence des réserves, elle s’engage à garantir la sécurité et la transparence de la gestion des réserves d’or, en s’appuyant sur les normes internationales.
La constitution d’une réserve d’or de quatre tonnes par an est attendue avec optimisme par les autorités malgaches. Elles espèrent que cette initiative aura plusieurs retombées positives sur l’économie du pays. La réserve d’or devrait contribuer à renforcer la stabilité de la monnaie nationale, l’Ariary, mais aussi que son exportation devrait permettre d’améliorer la balance des paiements du pays et de réduire sa dépendance vis-à-vis des devises étrangères. Ainsi, la confiance accrue des investisseurs dans l’économie malgache pourrait conduire à une augmentation des investissements étrangers. Le développement du secteur aurifère devrait générer de nouveaux emplois dans les régions productrices d’or. Hier, le président de la République a fait part d’un autre défi, la Raffinerie d’or de Madagascar devrait être mise en place avant la fin de l’année 2024. Cela représente une étape importante pour le développement du secteur minier à Madagascar, car elle permettra au pays de transformer son propre or sur place plutôt que de l’exporter pour son raffinage. Dans son discours en ouverture de la 13e édition du Congrès AIM ou “Annual investment meeting”, à Abu Dhabi, la semaine dernière, Andry Rajoelina a indiqué que l’ouverture de la raffinerie d’or dans la Grande île se fera “en collaboration” avec les Émirats arabes unis. Augmenter la valeur ajoutée de l’or exporté par Madagascar, donc améliorer la rentabilité du secteur pour le pays est le but.
L’exploitation aurifère à Madagascar est malheureusement entachée par un phénomène d’exploitation illégale qui représente une perte importante de ressources pour l’Etat et nuit à l’environnement. La BFM et les autorités malgaches ont conscience de ce défi et s’engagent à le relever en renforçant les contrôles et en promouvant une exploitation minière responsable et durable. En misant sur ce métal précieux, les autorités malgaches espèrent asseoir la stabilité économique du pays, stimuler l’investissement et créer des emplois, ouvrant ainsi la voie à un développement durable et inclusif pour Madagascar.


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