La Réunion : Mobilisation des agents pénitentiaires, hommage, colère et actions continues

La situation à la prison de Domenjod à La Réunion est plus que préoccupante. L’intersyndicale UFAP-UNSA Justice, FO Pénitentiaire et CGT Pénitentiaire a tiré la sonnette d’alarme ce jeudi 16 mai.

Le personnel pénitentiaire de La Réunion a rendu hommage hier à leurs collègues normands, victimes d’une attaque meurtrière lors d’un transfert de détenus le 14 mai 2024. Cette tragédie a suscité une vive émotion et une forte mobilisation au sein de la profession.

Au-delà de l’hommage, les agents pénitentiaires réunionnais ont également profité de ce mouvement pour dénoncer leurs propres conditions de travail, jugées inacceptables. Surpopulation carcérale, manque de moyens, violences croissantes : les maux dont souffrent les prisons françaises sont nombreux et les agents en première ligne en subissent les conséquences au quotidien. En effet, la grève se traduit par un ralentissement d’activité dans les deux prisons concernées : le Centre pénitentiaire du Port et la maison d’arrêt de Domenjod. Les parloirs sont réduits, les sorties sous escorte limitées aux cas urgents, et les activités au sein des établissements sont restreintes.

Des discussions sont en cours entre les syndicats et la direction de l’administration pénitentiaire pour trouver une issue à ce conflit. Si les positions semblent pour l’instant tranchées, des avancées pourraient être espérées dans les prochains jours.

Pour la deuxième journée consécutive, les agents pénitentiaires de la prison de Domenjod à La Réunion ont maintenu leur mouvement de grève ce jeudi 16 mai. Une quarantaine d’entre eux étaient mobilisés devant l’établissement pour dénoncer leurs conditions de travail et exprimer leur colère face à la surpopulation carcérale et au manque de moyens. Ainsi, l’intersyndicale UFAP-Unsa Justice et FO Pénitentiaire pointe du doigt une surpopulation carcérale chronique à Domenjod, qui atteint les 150%, l’établissement est largement surpeuplé, ce qui entraîne des conditions de vie inhumaines pour les détenus. Une centaine de détenus dorment sur des matelas au sol, et les cellules, conçues pour deux personnes, accueillent parfois jusqu’à quatre détenus. Cette promiscuité forcée est source de tensions, de violences et d’atteintes à l’hygiène et à la dignité des personnes incarcérées.

La situation à Domenjod est un cri d’alarme qui ne peut plus être ignoré. Il est temps d’agir pour que le système carcéral français devienne enfin un lieu de justice et d’humanité. L’intersyndicale UFAP-Unsa Justice et FO Pénitentiaire dénonce également l’absence d’Unité hospitalière Spécialement Aménagée (UHSA) à La Réunion. Ces unités, présentes dans certaines prisons françaises, ont pour mission de prendre en charge les détenus souffrant de troubles mentaux aigus ou chroniques qui nécessitent des soins psychiatriques en milieu carcéral sécurisé.


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