Madagascar : L’État apure le passif de la Jirama, une avancée majeure pour l’énergie 

Le gouvernement malgache a récemment pris une mesure importante pour régler le passif de la Jirama, la compagnie nationale d’eau et d’électricité. Cette décision vise à améliorer la situation financière de la société et à garantir la fourniture de services essentiels à la population. En effet, la Jirama accumule depuis plusieurs années un passif important, estimé à 1 036 milliards d’ariary. Ce passif est dû à plusieurs facteurs, notamment la mauvaise gestion de l’entreprise, les prix artificiellement bas de l’eau et de l’électricité, et le non-paiement des factures par les clients. Ces défis se traduisent par des coupures d’électricité fréquentes, une eau de mauvaise qualité et des prix élevés pour les consommateurs. De ce fait, le gouvernement a mis en place un plan de redressement ambitieux pour apurer le passif de la Jirama. Ce plan prévoit notamment la vente d’actifs de l’entreprise, la renégociation des contrats d’approvisionnement en énergie, et la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie tarifaire. L’apurement du passif de la Jirama devrait avoir des effets positifs sur l’entreprise et sur l’économie malgache en général. La société devrait être plus performante et plus rentable, ce qui lui permettra d’investir dans la modernisation de ses infrastructures et d’améliorer la qualité de ses services.

La situation de la Jirama est souvent évoquée par le chef de l’État lors de ses discours sur l’énergie, soulignant les difficultés rencontrées par l’entreprise et leur impact sur la vie quotidienne des citoyens. Cette préoccupation a été réitérée lors de sa récente visite à la centrale agro-photovoltaïque de Sun Farming Madagascar, mettant en lumière les défis du secteur énergétique à Madagascar.

Le chef de l’État a souligné la nécessité de trouver des solutions durables pour améliorer la performance de la Jirama et garantir un accès à l’énergie fiable et abordable pour tous les Malgaches. Il a notamment mentionné l’importance d’investir dans les énergies renouvelables, comme le solaire et l’hydroélectricité, pour réduire la dépendance du pays aux combustibles fossiles et améliorer la sécurité énergétique. La visite du chef de l’État à la centrale agro-photovoltaïque de Sun Farming Madagascar s’inscrit dans cette volonté de promouvoir le développement des énergies renouvelables à Madagascar. Cette centrale, d’une capacité de 2,5 MW, est un exemple concret de la contribution du secteur privé à la production d’énergie propre et durable. Il reste à espérer que les discours du chef de l’État se concrétiseront par des actions concrètes et des investissements conséquents pour redresser la Jirama et améliorer l’accès à l’énergie à Madagascar. La transition vers les énergies renouvelables est également un élément crucial pour un avenir énergétique durable et résilient pour le pays.

Lors de son discours récent, le président de la République a brossé un tableau sombre de la situation de la Jirama, la qualifiant de « société malade ». Il a notamment déploré les coupes budgétaires importantes qui ont dû être effectuées au niveau des autres ministères afin de renflouer les caisses de l’entreprise publique d’électricité. Ces coupes budgétaires, à hauteur de 1 036 milliards d’ariary, ont été rendues nécessaires pour éviter de nouvelles coupures d’électricité à grande échelle. Le président a souligné la gravité de la situation et la nécessité de prendre des mesures drastiques pour redresser la Jirama. Une situation préoccupante qui appelle à des solutions durables La situation de la Jirama est préoccupante à plusieurs niveaux. Les coupures d’électricité récurrentes pénalisent lourdement l’activité économique et le quotidien des Malgaches. De plus, les problèmes financiers de l’entreprise suscitent des inquiétudes quant à sa capacité à assurer un service de qualité à long terme. Le Président Andry Rajoelina a également appelé à une mobilisation nationale pour trouver des solutions durables à la crise de la Jirama. Il a notamment évoqué la nécessité d’investir dans les infrastructures, de lutter contre la corruption et de promouvoir la bonne gouvernance au sein de l’entreprise.

Ainsi, la prise en charge par l’Etat du paiement d’une partie des dettes de la Jirama, estimée à environ 1 200 milliards d’ariary, a un impact significatif sur le budget de l’Etat, comme l’a souligné le chef de l’Etat dans son discours. Cette situation entraîne des coupes budgétaires au niveau des ministères et des institutions, comme le prévoit le projet de loi de finances rectificative. Il est important de noter que cette prise en charge ne représente qu’une partie des dettes globales de la Jirama vis-à-vis de ses créanciers. La situation financière de l’entreprise reste donc fragile et nécessite des solutions structurelles pour assurer sa viabilité à long terme. Les coupures budgétaires au niveau des ministères et des institutions risquent d’avoir des conséquences négatives sur le fonctionnement des services publics et sur la mise en œuvre des politiques publiques. Il est donc crucial de trouver un équilibre entre la nécessité de soutenir la Jirama et la préservation des services essentiels à la population. D’autant plus que la situation financière de la Jirama est préoccupante depuis plusieurs années. Entre 2020 et 2022, le passif de l’entreprise a atteint un niveau record, dépassant même les 2 400 milliards d’ariary. Cette situation contraint l’Etat à accorder des aides régulières à la Jirama sous forme de lignes de crédit budgétaires, afin de lui permettre de maintenir ses activités et d’éviter la faillite. La dépendance excessive de la Jirama aux centrales thermiques constitue un facteur aggravant de sa situation financière. Comme l’a souligné le Président de la République, 90% de l’électricité produite à Madagascar proviennent de ces centrales. Or, le coût du carburant est fluctuant et souvent élevé, ce qui expose la Jirama aux aléas du marché international. Les dettes de la Jirama envers les entreprises privées productrices d’électricité constituent un élément important de sa situation financière difficile. En effet, la Jirama achète de l’électricité à ces entreprises, qu’il s’agisse de centrales thermiques, hydroélectriques ou solaires. Cependant, les retards de paiement de la Jirama à ces fournisseurs entravent leur capacité à investir et à développer leurs activités. Comme l’a justement déclaré Yves Rakotomanga, directeur général de Sun Farming Madagascar, la viabilité des entreprises productrices d’électricité est étroitement liée à la santé financière de la Jirama. Si la Jirama ne parvient pas à honorer ses engagements financiers, ces entreprises risquent de se retrouver en difficulté, ce qui pourrait avoir des conséquences négatives sur la production d’électricité à Madagascar.

Le président de la République, Andry Rajoelina, a également interpellé la Jirama sur ses difficultés financières lors d’un discours prononcé à Toamasina. Il s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles la compagnie ne parvient pas à payer ses dettes, notamment en carburant, « alors qu’elle gagne entre 80 et 100 milliards d’ariary par mois ». Le président a également réitéré sa décision de recruter un directeur général étranger à la tête de la Jirama. Cette décision fait suite aux « échecs cuisants » des directeurs généraux malgaches qui se sont succédé à la tête de la compagnie. La Banque mondiale a proposé cette solution au gouvernement malgache. L’État compte ainsi sur l’Israélien, Ron Weiss, pour réitérer sa performance à la tête de la société d’électricité du Rwanda, en résorbant le mal ou les maux qui gangrènent la Jirama. Il aura pour mission de redresser la compagnie et de lui permettre de fournir un service de qualité à ses clients.


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