Mayotte : Un mois pour trouver un accord sur le Projet de loi Mayotte, la pression monte

Un mois après le déplacement des élus mahorais à l’Elysée, le 17 mai dernier, le compte à rebours est enclenché pour amender le projet de loi Mayotte. Le président de la République avait fixé un délai d’un mois pour parvenir à un consensus sur ce texte crucial pour l’avenir du territoire. D’après les publications des parlementaires mahorais sur les réseaux sociaux et le communiqué diffusé ce jeudi par quatre syndicats de salariés, les débats sont en cours. Des points de discorde persistent, notamment sur des questions sensibles comme l’immigration, la sécurité et le développement économique.En effet, depuis sa présentation en Conseil des ministres le 15 mars dernier, le texte a fait l’objet de nombreuses consultations et échanges entre les différents acteurs concernés. L’objectif de ce projet de loi est d’adapter le droit applicable à Mayotte aux réalités spécifiques du territoire et de répondre aux besoins de sa population.

De même que, des réunions de travail cruciales se sont tenues cette semaine au ministère de la Santé pour traiter des enjeux sanitaires pressants à Mayotte. Ces rencontres font suite à la visite du ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, à Mayotte il y a trois semaines. Lors de cette réunion, plusieurs sujets importants liés à la santé à Mayotte ont été discutés comme la situation au Centre Hospitalier de Mayotte (CHM), y compris les difficultés rencontrées et les solutions possibles ; le report de la construction du 2ème hôpital, ainsi que les implications pour l’accès aux soins sur l’île ; les problèmes liés aux Evasan, notamment les délais d’attente et les coûts élevés ; la question de l’application du Code de la Sécurité sociale à Mayotte a été soulevée, avec un focus sur les inégalités d’accès aux soins par rapport à la métropole ; la nécessité d’attirer et de retenir les professionnels de santé à Mayotte ; l’urgence de prendre des mesures pour lutter contre l’épidémie de choléra à Mayotte a été réaffirmée.

Il n’y a pas que ça, la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ), déjà sous-dotée en moyens, risque d’être submergée par l’afflux de jeunes délinquants issus des opérations Wuambushu et Place nette à leur sortie de prison. La PJJ joue un rôle essentiel dans la réinsertion des jeunes délinquants, en leur offrant un accompagnement éducatif et social personnalisé pour les aider à se réintégrer positivement dans la société. Or, un manque de ressources pourrait compromettre sérieusement sa capacité à remplir cette mission cruciale. 

Jeudi dernier, les syndicats de salariés de Mayotte se sont réunis au conseil départemental pour unir leurs forces et élaborer une plateforme commune de revendications dans le cadre de la loi Mayotte. La Confédération française démocratique du travail (CFDT), Force ouvrière (FO), la Confédération générale du travail de Mayotte (CGT-Ma) et la Fédération syndicale unitaire – Syndicat national unitaire des inspecteurs et professeurs des écoles publics (FSU-SNuipp) ont clairement affiché leur détermination à obtenir un alignement immédiat sur le droit commun, sans délai ni atermoiement. Cette exigence s’explique par la situation sociale et économique actuelle à Mayotte, marquée par de nombreuses inégalités et des conditions de travail souvent précaires. Les syndicats estiment que l’application pleine et entière du droit commun est indispensable pour garantir aux salariés de Mayotte les mêmes droits et protections qu’à leurs homologues du reste de la France. Les syndicats ont également appelé à la mobilisation des salariés pour faire entendre leurs voix et exiger des avancées concrètes. Ils ont souligné leur détermination à mener des actions et à utiliser tous les moyens à leur disposition pour obtenir satisfaction. L’unité d’action affichée par les syndicats de salariés de Mayotte constitue un signal fort adressé aux pouvoirs publics. Il est désormais crucial que les autorités prennent en compte les revendications légitimes des salariés et s’engagent à mettre en œuvre des mesures concrètes pour améliorer leurs conditions de vie et de travail. 

Cependant, le projet de loi Mayotte devrait être présenté en première lecture à l’Assemblée nationale en septembre prochain. Si le calendrier est respecté, il pourrait être adopté définitivement d’ici à la fin de l’année 2025. L’adoption de ce projet de loi constituerait une étape importante pour l’avenir de Mayotte. Il permettrait de doter le territoire d’un cadre juridique plus adapté à ses besoins et de répondre aux aspirations de sa population.


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