
Les Comores, un archipel idyllique de l’océan Indien, font aujourd’hui face à une crise politique profonde qui secoue la nation et inquiète la communauté internationale. Pour comprendre cette situation complexe, il est essentiel de remonter le fil des événements qui ont conduit ce pays à un tel point de basculement. Plongeons dans l’histoire récente des Comores pour décrypter les origines de cette tourmente.
Un héritage de turbulences
Depuis leur indépendance en 1975, les Comores ont été le théâtre de multiples coups d’État et de transitions chaotiques de pouvoir. La fragilité de l’État comorien a été exacerbée par les rivalités entre les quatre îles principales – Grande Comore, Anjouan, Mohéli et Mayotte, cette dernière restant sous administration française après un référendum contesté. L’Union des Comores a tenté de naviguer dans ces eaux troublées en adoptant en 2001 une nouvelle constitution qui instaurait une présidence tournante entre les îles, un mécanisme censé apaiser les tensions interinsulaires et promouvoir une gouvernance inclusive. Mais cet équilibre fragile a souvent été mis à l’épreuve par des ambitions politiques et des conflits d’intérêts.
Le retour au pouvoir d’Azali
En 2016, l’élection d’Azali Assoumani, un ancien président et militaire, a marqué un tournant. Azali avait déjà dirigé le pays de 1999 à 2006 après un coup d’État, et son retour a ravivé les craintes d’un autoritarisme renaissant. Sa victoire électorale a été entachée par des accusations de fraude et d’irrégularités, ouvrant la voie à une nouvelle période d’instabilité. En 2018, Azali a orchestré un référendum constitutionnel controversé qui a aboli la présidence tournante, consolidant ainsi son pouvoir et lui permettant de se représenter en 2019. Ce référendum a été largement critiqué et a suscité des manifestations massives, violemment réprimées par les forces de sécurité.
Répression populaire
Depuis le référendum de 2018, le climat politique aux Comores s’est considérablement détérioré. La répression contre l’opposition s’est intensifiée, avec des arrestations arbitraires, des détentions prolongées sans procès et des restrictions sévères sur les médias. Ce climat de peur et de méfiance a rendu tout dialogue politique quasiment impossible. Les élections présidentielles de 2019, marquées par un boycott de l’opposition, ont consolidé la mainmise d’Azali sur le pouvoir. Cependant, elles ont également exacerbé les divisions au sein du pays. Les habitants des îles d’Anjouan et de Mohéli, en particulier, se sentent marginalisés et trahis, nourrissant des sentiments sécessionnistes.
Des crises économiques et sociales
La crise politique est aggravée par des défis économiques et sociaux majeurs. Le chômage, la pauvreté et l’accès limité aux services de base comme l’éducation et la santé créent un terreau fertile pour le mécontentement. La corruption systémique et la mauvaise gouvernance détournent les ressources publiques et exacerbent les inégalités.
Les Comores se trouvent à une croisée des chemins. Pour éviter une escalade de la violence et une possible fragmentation du pays, des mesures urgentes sont nécessaires.
Espoir pour l’avenir
La crise actuelle aux Comores est le reflet de décennies de tensions politiques et de défis socio-économiques non résolus. Toutefois, l’histoire nous montre que les Comores, malgré leurs difficultés, ont toujours su faire preuve de résilience. Avec une volonté politique forte et un engagement sincère envers le dialogue et la réconciliation, un avenir plus stable et prospère est possible pour cet archipel. Les Comores sont à un tournant décisif, et le monde entier observe avec espoir que ce pays puisse surmonter ses divisions et bâtir une société plus juste et équitable. Les prochains mois seront déterminants pour savoir si les Comores pourront transformer cette crise en une opportunité de renouveau et de paix durable.


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