
Dans un acte qui a choqué et indigné les défenseurs des droits humains, deux jeunes femmes d’une vingtaine d’années ont été à Moroni ce samedi 8 juin, pour atteinte aux bonnes mœurs. En effet, le procureur de la République de l’Union des Comores a annoncé l’arrestation et l’emprisonnement de deux jeunes femmes pour leur relation amoureuse. Le procureur a confirmé qu’elles entretenaient une relation amoureuse et qu’elles vivaient ensemble depuis deux ans. Mais aussi, qu’elles auraient demandé à un imam de les marier religieusement. Tout en sachant que l’homosexualité est illégale aux Comores, sur ce les autorités comoriennes ont promis de sévir contre l’homosexualité. Les femmes encourent jusqu’à deux ans de prison et 600 euros d’amende.
Cette arrestation intervient après un débat public sur le mariage civil de deux femmes à Mayotte, un territoire français où la loi française s’applique et autorise le mariage pour tous. L’une des femmes mariées à Mayotte est de nationalité comorienne. Les autorités comoriennes ont déclaré qu’elles voulaient « se montrer implacables » contre l’homosexualité.
Suite à cela, Issoufou Bamou est bouleversé après l’arrestation de sa fille et de son amie aux Comores. Elles ont été placées en garde à vue pendant quatre jours avant d’être incarcérées à la maison d’arrêt de Moroni. Le père de la jeune femme affirme qu’elles ont été arrêtées à cause d’une rumeur selon laquelle elles avaient l’intention de se marier religieusement. Il ne comprend pas les accusations portées contre sa fille et plaide son innocence. Leur père conteste les accusations et affirme qu’elles ont été victimes de discrimination.
A cet effet, le cadi du village où les deux jeunes femmes ont été arrêtées dément les accusations de mariage homosexuel. Le cadi, juge coutumier, affirme qu’il n’a jamais été contacté pour célébrer un mariage entre personnes de même sexe. Il contredit ainsi la rumeur qui a conduit à l’arrestation des deux femmes. Le cadi a été interrogé par Le Monde et a confirmé n’avoir eu connaissance de cette histoire que le jour de l’arrestation. Selon les proches des deux jeunes femmes arrêtées aux Comores pour leur orientation sexuelle présumée, leur relation était platonique. Les deux femmes se sont liées d’amitié en jouant au football. Leur relation était décrite comme « fraternelle » par le père de l’une d’entre elles. Elles vivaient ensemble car l’une d’entre elles était en conflit avec ses parents et avait besoin d’un logement. Le père n’a appris qu’elles étaient soupçonnées d’être lesbiennes que la veille de leur arrestation. Il a l’intention de faire une prière pour « se laver » et « maudire » ceux qui sont à l’origine de la rumeur. Malgré l’absence de preuves, les villageois présument de la culpabilité des deux femmes arrêtées pour leur orientation sexuelle présumée.
Cependant, leur arrestation est considérée comme un signal fort de la part des autorités comoriennes, qui veulent « faire un exemple ». Il est important de noter que les accusations portées contre ces femmes n’ont pas encore été prouvées devant un tribunal. Les femmes ont droit à un procès équitable et à la présomption d’innocence.


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