Mayotte : L’assainissement sous la loupe : défis persistants et solutions envisagées

À Mayotte, la question de l’assainissement demeure un enjeu majeur pour la santé publique et l’environnement. La gestion des eaux usées et des boues résiduelles continue de poser des défis importants, notamment en raison des nuisances olfactives qui dégradent la qualité de vie des habitants et compliquent les conditions de travail des agents des stations d’épuration.

Problèmes identifiés

L’assainissement à Mayotte est particulièrement préoccupant, comme en témoigne la situation à la station d’épuration du Baobab. Cette installation souffre de nuisances olfactives significatives, causées par des boues résiduelles difficilement évacuables. Les origines de ces nuisances sont multiples : incendies criminels, agressions, présence d’hydrocarbures dans les boues, et pratiques inappropriées telles que le déversement d’huiles usagées dans les fosses septiques. Ces problèmes affectent directement la population locale, entraînant des odeurs nauséabondes qui altèrent la qualité de vie et détériorent les conditions de travail des employés de la station.

Ces nuisances ne sont pas nouvelles. Des incidents similaires ont été signalés à plusieurs reprises, illustrant la persistance et la complexité des défis liés à l’assainissement dans la région.

Mesures correctives

Pour remédier à ces problèmes, plusieurs initiatives sont en cours. L’une des mesures clés est la construction d’une plateforme de transfert des boues à Longoni, visant à réduire le stockage des boues à la station du Baobab. Cette plateforme, dont la construction est prévue avant la saison des pluies, permettra de diminuer les nuisances olfactives en limitant la quantité de boues stockées sur place. Le maître d’œuvre pour ce projet a déjà été sélectionné, signalant l’avancement concret de cette initiative.

Projets d’expansion

Parallèlement, des projets d’expansion et de construction de nouvelles stations d’épuration sont en cours. La station du Baobab sera étendue pour accroître sa capacité de 40 000 à 60 000 équivalents habitants. De plus, une nouvelle station est prévue à Mamoudzou Sud, avec des études préparatoires en cours. Ces projets visent à améliorer la capacité de traitement des eaux usées et à alléger la charge sur la station du Baobab. Toutefois, des obstacles tels que la lenteur des procédures administratives et les défis de raccordement restent à surmonter pour garantir la réussite de ces projets.

Défis de raccordement

Le raccordement des habitations aux stations d’épuration reste un défi majeur, avec des taux de raccordement encore faibles, en partie en raison des coûts élevés pour les particuliers. Bien que des aides financières existent, beaucoup de résidents hésitent à se raccorder en raison des coûts résiduels. Pour améliorer le taux de raccordement, une communication et une sensibilisation accrues sont nécessaires.

Problèmes structurels

Les stations d’épuration existantes, telles que celle de Sada-Chiconi, sont également confrontées à des problèmes structurels et opérationnels. Les réseaux de collecte défectueux rendent la station inopérante, ce qui complique encore la gestion des eaux usées. Une Commission d’appels d’offres a été réunie pour aborder ces problèmes, mais les détails des solutions proposées restent à préciser. Les faiblesses passées dans la gestion des stations ont conduit à des installations inefficaces, avec une gestion inadéquate des boues et des effluents.

Communication et sensibilisation

Pour mieux informer la population sur les projets en cours et les mesures envisagées, une stratégie de communication a été mise en place. Elle inclut la convocation de médias pour couvrir les réunions et projets. Les autorités locales prévoient d’améliorer la transparence et l’engagement des citoyens en discutant des méthodes de communication et de sensibilisation lors des prochaines réunions. Des mécanismes seront instaurés pour recueillir les retours des habitants et ajuster les actions en fonction de leurs préoccupations.

Nadia RAKOTOARISOA


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