Madagascar : Les aéroports internationaux à la traîne dans la prévention du Mpox

Alors que le Mpox (anciennement connu sous le nom de variole du singe) continue de se propager à travers le monde, Madagascar, ce joyau de l’océan Indien, semble être en retard dans la lutte contre cette menace sanitaire. Les aéroports internationaux du pays, notamment Ivato à Antananarivo et Fascene à Nosy Be, censés être des remparts contre les infections émergentes, sont aujourd’hui mal préparés face à cette nouvelle crise.

Prévention insuffisante : une vulnérabilité inquiétante

Madagascar, destination prisée pour ses paysages époustouflants et sa biodiversité unique, semble négliger un aspect crucial de la sécurité sanitaire : la prévention du Mpox dans ses aéroports internationaux. Ivato, principal aéroport du pays, et Fascene, essentiel pour les connexions régionales, accueillent chaque mois des milliers de voyageurs. Pourtant, ces infrastructures clés manquent d’équipements et de protocoles adaptés pour détecter et contenir le Mpox, une maladie virale émergente qui pourrait représenter une menace sérieuse pour la santé publique.

Ivato dispose de services de contrôle sanitaire de base, incluant des contrôles de température et des questionnaires de santé pour les passagers. Cependant, ces mesures, principalement conçues pour des maladies plus courantes comme la grippe, ne sont pas adaptées pour une pathologie spécifique comme le Mpox. Fascene, bien que vital pour le tourisme régional, est également dépourvu d’équipements spécialisés pour le dépistage du Mpox. L’absence de tests PCR spécifiques et de protocoles de quarantaine expose ainsi le pays à un risque accru.

Selon un membre du personnel aéroportuaire, “nous n’avons pas de formation spécifique sur le Mpox, et nos équipements ne sont pas conçus pour cette maladie particulière. Cela nous rend vulnérables, surtout si la maladie se propage.”

Les défis de la prévention : une question de moyens et de formation

Les aéroports malgaches font face à de nombreux défis pour se doter de moyens de prévention efficaces contre le Mpox. Les contraintes budgétaires sont un obstacle majeur, limitant la capacité des autorités à acquérir les équipements nécessaires et à mettre en place des protocoles de dépistage avancés. De plus, la formation du personnel reste insuffisante. Les employés des aéroports ne reçoivent pas de formation spécifique pour identifier et gérer les cas de Mpox, ce qui réduit leur efficacité en cas de crise.

Ce manque de préparation contraste fortement avec les pratiques observées dans d’autres aéroports internationaux, notamment aux États-Unis et en Europe, où des mesures de prévention robustes, telles que des zones de quarantaine dédiées et des tests spécialisés, ont été mises en place.

Impact potentiel sur le tourisme : un secteur en péril

L’absence de mesures de prévention visibles contre le Mpox dans les aéroports malgaches pourrait avoir des répercussions significatives sur l’industrie touristique du pays. Les voyageurs internationaux, de plus en plus soucieux de leur santé, pourraient percevoir Madagascar comme une destination à risque, ce qui pourrait dissuader certains de visiter l’île.

Des acteurs du secteur touristique expriment déjà leurs inquiétudes. “Si les voyageurs perçoivent Madagascar comme insuffisamment préparé pour gérer des risques sanitaires comme le Mpox, cela pourrait sérieusement affecter notre image de marque en tant que destination touristique sûre,” déclare un représentant d’une agence de voyages locale.

Au-delà de la baisse de fréquentation, une diminution du tourisme pourrait entraîner des pertes de revenus pour les entreprises locales et affecter les communautés qui dépendent de ce secteur. Les voyagistes internationaux pourraient également revoir leurs offres, préférant des destinations où la sécurité sanitaire est mieux assurée.

Fitiavana HARISOA


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