Comores: La lutte contre la corruption, un combat titanesque

Aux Comores, la corruption n’est pas qu’un simple mot, mais un véritable poison qui contamine chaque recoin de la société, des hautes sphères de l’État aux interactions quotidiennes les plus banales. Alors que la population s’impatiente de voir un jour la justice triompher, les cinq membres de la chambre anti-corruption se sont engagés dans une lutte sans relâche contre ce fléau endémique.

Un classement inquiétant

Lors d’une récente conférence de presse, les cinq membres de la chambre anti-corruption ont réaffirmé leur détermination à combattre la corruption sous toutes ses formes. Cette déclaration survient alors que les Comores se classent à la 162e place sur 180 pays dans le rapport 2023 de Transparency International. Ce classement, qui évalue divers critères tels que l’intégrité des institutions publiques, la transparence des processus politiques, la liberté de la presse, et l’efficacité des mécanismes de lutte contre la corruption, souligne la faiblesse des institutions comoriennes et leur difficulté à imposer l’État de droit. L’absence de transparence dans la gestion des finances publiques et les procédures de passation de marchés créent un terrain fertile pour la corruption, tandis que la culture de l’impunité renforce l’idée que la corruption est tolérée, voire encouragée. Le classement reflète un système où la corruption est non seulement courante, mais également systémique, sapant les fondements mêmes de la gouvernance démocratique.

Un fléau omniprésent

La corruption aux Comores se manifeste de manière diffuse, touchant pratiquement tous les secteurs de la vie publique et économique. Le secteur politique est particulièrement vulnérable, marqué par des allégations fréquentes de détournement de fonds publics, de fraude électorale, et de favoritisme dans les nominations à des postes clés. Dans l’administration publique, la corruption au quotidien est monnaie courante, les citoyens devant souvent payer des “frais supplémentaires” pour accéder à des services de base. Le secteur judiciaire n’est pas épargné non plus, avec des décisions de justice parfois influencées par des intérêts politiques ou financiers, alimentant un sentiment d’injustice parmi la population.

Une réalité quotidienne pour les citoyens

Pour les citoyens comoriens, la corruption est une réalité quotidienne qui affecte leur vie de manière concrète. Elle alourdit le coût de la vie et érode la confiance dans les institutions publiques. La mauvaise gestion des ressources publiques, exacerbée par la corruption, conduit à des services publics inefficaces et sous-financés. Les citoyens, voyant que la corruption reste impunie, deviennent de plus en plus cyniques et désengagés, affaiblissant la participation démocratique et renforçant un sentiment d’impuissance face aux élites corrompues.

La lutte contre la corruption aux Comores est donc bien plus qu’un défi institutionnel; c’est un combat essentiel pour l’avenir de la gouvernance et de la démocratie dans le pays.

Fitiavana HARISOA


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