Le gouvernement des Seychelles a décidé de prolonger jusqu’en juin 2026 le moratoire sur l’importation et l’affrètement de navires de pêche à la palangre, une mesure visant à protéger les ressources marines du pays. Cette décision, annoncée le 22 août 2024 par le vice-président Ahmed Afif, répond à des préoccupations croissantes concernant la durabilité et la gestion du secteur de la pêche.

Un secteur en difficulté

Le moratoire, initialement mis en place en août 2023, a été instauré pour faire face aux nombreux défis rencontrés par le secteur de la pêche à la palangre, essentiel à l’économie des Seychelles. Selon l’Autorité des pêches des Seychelles (SFA), les navires de pêche à la palangre ont vu leur efficacité diminuer ces dernières années. Les bateaux passent entre 10 et 15 % de temps supplémentaire en mer tout en capturant 10 à 15 % de poisson en moins. Cette baisse de rendement met en lumière des problèmes sous-jacents tels que des statistiques de pêche inexactes, des infrastructures limitées, et une menace croissante de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN).

Des mesures pour une gestion durable

Après une analyse approfondie de ces défis, le Conseil des ministres a approuvé une prolongation de deux ans du moratoire. Cette prolongation permettra de développer des politiques et des stratégies visant à assurer la durabilité de la pêche à la palangre artisanale. Le vice-président Afif a précisé que les investisseurs ayant engagé des fonds dans de nouveaux bateaux avant le moratoire pourront terminer leurs projets, mais qu’aucun nouveau permis ne sera délivré durant cette période.

Vers une pêche plus responsable

Ce moratoire a des implications majeures pour l’industrie de la pêche aux Seychelles, deuxième contributeur à l’économie nationale. En offrant une pause à l’industrie, le moratoire vise à protéger les ressources marines tout en renforçant la lutte contre la pêche INN, une menace persistante pour l’écosystème marin de l’archipel.

Les prochaines étapes

Dans les deux prochaines années, la SFA collaborera avec des scientifiques et des partenaires pour surveiller les tendances et élaborer un plan national de gestion de la flotte. Une évaluation sera effectuée en 2026 pour déterminer les prochaines étapes en fonction des résultats obtenus.

Nadia RAKOTOARISOA