Face à la menace de la variole du singe (Mpox), les Comores se mobilisent pour lancer une campagne de sensibilisation à grande échelle. Bien que le pays n’ait encore enregistré aucun cas, les autorités sanitaires veulent agir en amont pour prévenir toute propagation de la maladie dans l’archipel.

Réunion de crise pour une stratégie nationale

Le 3 septembre 2024, une réunion urgente a rassemblé les responsables du ministère de la Santé, des chefs de districts et le corps médical. L’objectif principal : impliquer les professionnels de santé dans une campagne de sensibilisation de proximité. Dr. Nassuha Oussene Salim, ministre de la Santé, a souligné l’importance d’agir rapidement. « Il est crucial d’informer la population sur les symptômes et les modes de transmission, pour ne pas laisser place aux rumeurs, notamment sur la ressemblance avec la gale ou la rougeole », a-t-il déclaré.

Stratégie de sensibilisation : éducation et prévention

La campagne vise à informer les Comoriens sur la variole du singe, en mettant l’accent sur les symptômes, la transmission et les mesures de prévention. Un effort particulier sera consacré à la lutte contre les fausses informations qui pourraient créer la panique. Le Dr. Hassane Mohamed Mbae, médecin chef de l’hôpital de Ntsudjini, a insisté sur l’urgence de commencer la sensibilisation avant même la détection de cas confirmés.

Pour maximiser la portée de cette initiative, le ministère entend mobiliser les leaders communautaires et les associations locales afin d’étendre le message au plus grand nombre. Le Dr. Fahar Bachirou, médecin chef de l’hôpital de Fumbuni, a également plaidé pour un renforcement des équipes sanitaires, notamment dans les zones rurales, avec l’ajout d’infirmières et de sages-femmes pour un suivi de proximité plus efficace.

Préparation des autorités sanitaires

Des équipes médicales sont déjà déployées dans les ports et aéroports du pays, prêtes à détecter d’éventuels cas et à les prendre en charge immédiatement. Avec des kits de diagnostic disponibles et des laboratoires équipés, le pays se tient prêt à réagir rapidement. Cette vigilance s’inscrit dans un contexte où d’autres pays de la région, notamment Madagascar et l’île Maurice, ont déjà pris des mesures préventives.

Alerte à Madagascar et à Maurice

Madagascar, vulnérable en raison de ses échanges internationaux, a mis en place dès 2022 une stratégie pour prévenir l’introduction de la variole du singe. Les ports et aéroports appliquent des protocoles stricts, tels que la désinfection des bagages et le signalement de cas suspects.

À l’île Maurice, le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, a récemment annoncé la détection de trois cas suspects. Bien qu’aucun d’eux ne présente les lésions typiques de la variole du singe, deux des patients revenaient de pays touchés par l’épidémie, ce qui accentue la nécessité de renforcer la surveillance aux frontières.

Encadré : Ce qu’il faut savoir sur la variole du singe (Mpox)

• Transmission : Par contact direct avec une personne infectée, un animal porteur du virus ou des objets contaminés.
• Symptômes : Fièvre, maux de tête, douleurs musculaires, ganglions enflés, éruptions cutanées sur le visage, les mains et les pieds.
• Prévention : Maintenir une bonne hygiène, éviter les contacts avec des cas suspects et porter des protections (gants, masques) pour les proches des personnes infectées.

Nadia RAKOTOARISOA