Madagascar : la prison d’Antanimora au bord de l’explosion

La surpopulation carcérale est devenue une crise chronique à Madagascar, et particulièrement dans la prison centrale d’Antanimora, à Antananarivo. Cette situation reflète les faiblesses structurelles du système judiciaire et pénitentiaire malgache, où les prisonniers prévenus – ceux en attente de jugement – représentent la majorité des détenus, exacerbant une situation déjà alarmante.

Une gestion pénale sous tension

Les délits mineurs, tels que le vol, la drogue ou les escroqueries, contribuent fortement à la surcharge des établissements pénitentiaires. À Antanimora, les droits fondamentaux, tels que le droit à un procès équitable dans un délai raisonnable, sont souvent bafoués, laissant les prisonniers dans une attente interminable.

Conditions de vie déplorables

La promiscuité est accentuée par une sous-nutrition chronique. Le régime alimentaire des détenus, souvent limité à quelques grammes de manioc par jour, ainsi que la propagation de maladies dans des espaces confinés, rendent les conditions de vie insupportables. Cette situation aggrave encore la violence et le désespoir dans les prisons malgaches.

Une jeunesse en péril

Les jeunes hommes, souvent incarcérés pour des infractions mineures, sont particulièrement vulnérables. Sans éducation ni perspectives économiques, ils sortent de prison plus endurcis qu’ils n’y sont entrés. La faiblesse des programmes de réinsertion aggrave leur marginalisation, posant une menace pour la cohésion sociale.

Une coopération régionale nécessaire

Cette crise, qui s’étend au-delà des frontières de Madagascar, est partagée par d’autres îles de l’océan Indien, comme Maurice. Face à ces défis, une coopération régionale pour améliorer les systèmes judiciaires et pénitentiaires pourrait constituer une solution durable.

Hadjani ANDRIANARINIVO


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