
L’inquiétude monte à La Réunion avec l’apparition d’un cinquième cas de chikungunya, cette fois à Saint-Louis, élargissant la zone touchée. Ce virus, qui circulait à bas bruit à Saint-Gilles, commence à se propager de manière plus diffuse. Pour beaucoup, ce retour évoque le spectre de l’épidémie de 2005-2007, qui avait marqué l’île de son empreinte.
Une propagation discrète mais bien présente
Le dernier cas détecté à Saint-Louis concerne une personne sans lien avec les précédents malades de Saint-Gilles. Aucun voyage récent, aucun contact avec les premiers cas : un signe inquiétant que le virus se propage de manière silencieuse. Le professeur Xavier Deparis, directeur de la veille sanitaire à l’ARS, est formel : « Tout a été mis en œuvre pour contenir l’épidémie, mais il est clair que le virus circule. »
Cette situation ravive les souvenirs douloureux de 2005-2007, quand plus de 200 personnes avaient perdu la vie à cause du chikungunya. Une vague de peur semble à nouveau s’emparer des habitants, d’autant que le virus montre qu’il est capable de se faufiler malgré les efforts de lutte antivectorielle.
Chronologie inquiétante
Tout commence le 23 août avec le premier cas à Saint-Gilles-les-Bains. Rapidement, deux autres cas suivent, puis un quatrième début septembre. Mais c’est ce cinquième cas, géographiquement éloigné, qui met en alerte maximale les autorités sanitaires. Jusqu’ici, l’épidémie semblait cantonnée à la région ouest. Ce nouveau cas à Saint-Louis change la donne, révélant que le chikungunya pourrait bien échapper au contrôle strict initialement espéré.
Le chikungunya : un ennemi discret mais redoutable
Le chikungunya, transmis par les moustiques tigres, ne se contente pas de donner de simples fièvres. Ses douleurs articulaires sévères peuvent perdurer des mois, invalidant les malades bien après la guérison. Avec les conditions climatiques actuelles, la prolifération des moustiques est encore limitée, mais l’arrivée de la saison chaude pourrait bien aggraver la situation.
L’ARS exhorte la population à redoubler de vigilance. « Chaque goutte d’eau stagnante, chaque endroit propice à la ponte des moustiques est un danger potentiel », rappellent les autorités. En parallèle, l’espoir d’un vaccin pourrait soulager la pression : récemment approuvé par les autorités américaines, il pourrait constituer une arme efficace si l’épidémie venait à s’amplifier.
Un retour du cauchemar de 2005 ?
Ce nouveau cas fait resurgir les craintes d’une épidémie de grande ampleur comme celle de 2005. Les habitants de l’île n’ont pas oublié les scènes de détresse, ni l’incapacité à contenir la vague de malades qui avait submergé les hôpitaux. Pourtant, l’ARS se veut rassurante : les conditions actuelles, moins propices à une prolifération massive des moustiques, donnent un peu de répit.
Mais pour combien de temps ?
Nadia RAKOTOARISOA


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