
Dans l’océan Indien, l’économie de l’or à Madagascar fait peau neuve. Longtemps paralysée par des taxes et des réglementations rigides, la filière aurifère se trouve désormais à l’aube d’un renouveau prometteur. Sous l’impulsion d’Olivier Herindrainy Rakotomalala, ministre des Mines, des mesures sont mises en place pour assouplir l’exportation de ce précieux métal, ouvrant ainsi des perspectives économiques intéressantes, non seulement pour la Grande Île, mais aussi pour l’ensemble de la région.
Allégement fiscal pour un secteur en crise
Pendant des années, les exportateurs d’or de Madagascar ont dû faire face à un obstacle majeur : la taxe d’accise de 6 % qui écrasait leur compétitivité à l’international. Cette taxe, combinée à d’autres contraintes juridiques, bloquait l’accès au marché mondial. Mais les réformes récentes, avec en tête de proue la loi de finances rectificative, visent à remettre de l’huile dans les rouages.
« Nous avons tenté de débloquer la filière or depuis un an », confie le ministre Rakotomalala. Après bien des hésitations et des échecs, l’État allège la pression fiscale et incite les opérateurs à reprendre de la vigueur sur le marché international.
Un futur doré pour la coopération régionale ?
L’intérêt de ces réformes ne se limite pas à Madagascar. L’or malgache pourrait devenir un véritable levier de coopération économique dans l’océan Indien. À travers cette modernisation du secteur, c’est toute la région qui pourrait bénéficier de nouveaux échanges commerciaux. En toile de fond, les îles de l’océan Indien ont un intérêt commun à dynamiser leurs relations économiques.
Madagascar, avec ses ressources naturelles, se positionne comme un acteur clé de ce réseau régional. Le guichet unique, récemment instauré pour les exportations minières, simplifie les procédures et offre aux opérateurs un environnement plus transparent, créant ainsi des bases solides pour une coopération régionale accrue.
Des ambitions à concrétiser
Cependant, tout n’est pas encore gagné. Si les réformes sont sur la bonne voie, les résultats tardent à suivre. En mai dernier, Madagascar n’a exporté que 3,5 kilos d’or, un chiffre bien loin des objectifs ambitieux du gouvernement, qui espérait 500 kilos sur les cent premiers jours et six tonnes d’ici la fin de l’année. En cause, des marchés internationaux fluctuants et des spéculations locales qui compliquent la tâche des exportateurs.
Pourtant, le cadre financier, avec son taux de rapatriement de devises proche de 100 %, offre une sécurité inédite aux transactions, et pourrait permettre aux opérateurs de travailler plus sereinement, malgré les aléas du marché.
Impact local et régional : une relance espérée
Au-delà des chiffres, c’est l’impact social de ce renouveau aurifère qui intrigue. Si les réformes sont bien appliquées, l’économie locale pourrait connaître un souffle nouveau, avec la création d’emplois et l’amélioration des conditions de vie dans les zones minières. Ce dynamisme pourrait se propager à l’ensemble de l’océan Indien, rendant la région plus résiliente face aux crises économiques.
Avec cette réforme, Madagascar ambitionne de jouer un rôle moteur dans la création d’une économie régionale mieux intégrée et plus stable, tout en tirant parti de ses ressources naturelles pour transformer le quotidien de ses citoyens.
Nadia RAKOTOARISOA


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