
Depuis quelques semaines, à Ampasapito, quartier d’Antananarivo jusqu’alors assez discret, une nouvelle star s’est installée. Pas une star de cinéma, ni un politicien. Non, c’est la Tour Eiffel. Ou du moins, sa version miniature, dorée, haute de douze mètres et brillante sous les projecteurs comme une vedette en quête de reconnaissance.
Une copie ? Pas vraiment
Cette réplique, signée Ruffin Rakotomalala, métallurgiste aux doigts d’or, n’a rien d’une imitation paresseuse. Là où certains verraient une simple copie du célèbre monument parisien, Ruffin, lui, y voit une opportunité de montrer que Madagascar aussi peut s’approprier des symboles mondiaux, les réinterpréter et, pourquoi pas, rivaliser en créativité.
Car cette Tour Eiffel-là, plantée au milieu d’Ampasapito, c’est tout un symbole. Un pied-de-nez aux clichés qui voudraient que la Grande Île reste figée dans ses traditions. « Nous aussi, on sait faire dans le moderne », semble-t-elle dire, étincelante dans la nuit. Et le succès est au rendez-vous : chaque jour, familles, curieux, et même des jeunes mariés en quête de photos originales viennent poser devant cette nouvelle attraction qui, qu’on le veuille ou non, est déjà devenue un point de fierté nationale.
Ampasapito, futur spot touristique ?
Alors que les visiteurs locaux se pressent pour admirer la nouvelle venue, la question qui se pose est la suivante : cette réplique a-t-elle le potentiel d’attirer des touristes internationaux ? Si les chiffres actuels (cent visiteurs par jour) sont encourageants, c’est surtout l’engouement qu’elle suscite qui étonne. Ampasapito, un quartier jusque-là en marge des circuits touristiques, pourrait bien se retrouver au centre d’une nouvelle dynamique.
Il ne serait pas surprenant de voir naître, autour de cette structure, des initiatives touristiques plus larges. La Tour Eiffel d’Ampasapito pourrait devenir le premier jalon d’un circuit culturel original, mêlant modernité et patrimoine malgache. Qui sait ? Peut-être qu’un jour, Ampasapito ne sera plus seulement une adresse d’Antananarivo, mais un passage obligé pour les amateurs de monuments décalés.
Entre modernité et tradition : un équilibre à trouver
Ce qui est certain, c’est que ce projet représente une rupture avec l’image traditionnelle de Madagascar. Oui, la Grande Île est riche de ses paysages et de sa culture ancestrale. Mais elle est aussi capable d’audace, de s’ouvrir aux influences extérieures sans pour autant perdre son âme. C’est là tout le message de cette Tour Eiffel dorée, plantée fièrement au cœur d’Ampasapito.
Et si demain d’autres initiatives du genre émergeaient ? Si Madagascar se réinventait, non plus seulement à travers ses traditions, mais aussi en se mêlant à la modernité, en absorbant des symboles mondiaux tout en gardant une identité propre ? C’est tout l’enjeu de ce type de projets, et il y a fort à parier que Ruffin Rakotomalala n’a pas dit son dernier mot.
Fitiavana HARISOA


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