Seychelles : Quand la Chine s’offre une place de choix avec des maisons et un navire

Dans l’océan Indien, les cadeaux ne tombent pas du ciel, ils viennent de Chine. C’est ainsi que les Seychelles viennent de se voir offrir 150 maisons, gracieusement « posées » par Pékin. En parallèle, un navire flambant neuf pour les garde-côtes seychellois. Ce geste de générosité, en apparence bienveillant, s’inscrit dans une stratégie que certains qualifieraient d’influence bien calculée.

La diplomatie du béton et de l’acier

Le don des 150 maisons n’est pas qu’un acte de charité. En s’insinuant dans les fondations de la politique intérieure des Seychelles, la Chine fait d’une pierre deux coups. Elle contribue à améliorer les conditions de vie des habitants tout en consolidant son influence dans cette région stratégique. Offrir des infrastructures, c’est bien plus que simplement « tendre la main ». Pour Pékin, c’est la manière subtile mais efficace de dire : « Nous sommes ici, et nous comptons bien y rester ».

Ce geste est un exemple frappant de la manière dont la Chine tisse sa toile à travers la diplomatie économique. En offrant des biens tangibles, elle sécurise des relations favorables avec des pays comme les Seychelles, des relations qui, demain, pourront déboucher sur des accords commerciaux ou politiques avantageux. Pour les Seychellois, ces maisons sont un soulagement bienvenu. Mais il ne faut pas se leurrer : la Chine n’est pas en train de distribuer des logements par pure philanthropie.

Un navire pour veiller sur les eaux… et les intérêts ?

Quant au navire offert aux garde-côtes seychellois, c’est un autre coup de maître. La sécurité maritime est une priorité absolue pour un pays insulaire comme les Seychelles, dépendant à la fois de la pêche et du tourisme. Offrir un tel outil, c’est bien plus qu’un soutien humanitaire. C’est s’assurer une place de choix dans la gestion des eaux territoriales de la région.

Derrière ce geste, la Chine renforce sa présence dans une zone stratégique, non seulement pour les routes commerciales, mais aussi pour asseoir son rôle de partenaire incontournable dans la sécurité maritime. En d’autres termes, ce navire est autant un geste de coopération qu’une manière d’étendre son influence sur les océans. Pékin aide les Seychelles à protéger leur souveraineté maritime tout en s’assurant que ses propres intérêts ne seront jamais bien loin.

Des cadeaux, oui, mais pas gratuits

Ce soutien chinois, aussi généreux qu’il puisse paraître, est une pièce de plus dans le puzzle géopolitique que la Chine construit patiemment dans l’océan Indien. En offrant des maisons et des navires, elle s’assure non seulement une image positive aux Seychelles, mais aussi un allié potentiel dans d’autres dossiers stratégiques. Pour les Seychelles, ces gestes sont une aubaine. Mais ils s’accompagnent inévitablement d’une certaine dépendance vis-à-vis de Pékin, une relation qui pourrait peser lourd dans les choix futurs du pays en matière de politique étrangère.

Fitiavana HARISOA


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