
Les Comores sont à la croisée des chemins, à un moment décisif pour leur avenir économique et infrastructurel. Le projet de concession de l’aéroport à la société Terminals Holdings, accompagné d’un investissement de 50 milliards de francs comoriens, a déclenché à la fois espoir et inquiétude chez les acteurs locaux.
Un projet ambitieux vers une qualité internationale
L’objectif affiché par Terminals Holdings est clair : faire des Comores une plateforme aéroportuaire de qualité internationale. Le projet de modernisation vise à transformer les infrastructures vieillissantes, avec des améliorations substantielles dans les services proposés, la gestion logistique, et les équipements technologiques.
Ce modèle rappelle les succès d’autres îles de l’océan Indien, telles que Maurice et les Seychelles, qui ont su capitaliser sur des infrastructures aéroportuaires modernisées pour attirer les investissements et renforcer leur attractivité touristique. Si les Comores suivent ce chemin, l’aéroport modernisé pourrait devenir un pivot régional, facilitant non seulement les connexions inter-îles mais également les flux touristiques et d’investissements.
Un levier pour le tourisme et l’économie locale
Le secteur touristique, véritable levier de croissance dans l’océan Indien, pourrait tirer d’importants bénéfices de ce projet. En facilitant l’accès des visiteurs internationaux, des infrastructures modernisées renforceraient non seulement le tourisme mais aussi le commerce inter-îles. Ce projet pourrait donner un nouvel élan à l’économie locale, en intégrant les Comores dans une dynamique régionale plus large.
Des turbulences sociales en vue
Cependant, tout n’est pas rose dans ce ciel comorien. Sur le plan social, le projet suscite des inquiétudes, notamment chez les employés de Com’Air, qui craignent pour leurs emplois. Des réductions d’effectifs sont envisagées, laissant certains dans l’incertitude quant à leur avenir professionnel. La réussite de ce projet dépendra donc de la capacité à maintenir un équilibre entre la transformation économique et la préservation des droits sociaux des travailleurs locaux.
Une transition sécurisée
Pour apaiser les craintes, le gouvernement a reconnu la nécessité d’améliorer la communication sur ce projet. Des formations seront proposées aux employés pour les requalifier et leur permettre de répondre aux nouvelles exigences de gestion. Le respect de l’ancienneté lors des recrutements a également été promis, tout comme des compensations conformes à la législation pour ceux qui perdraient leur emploi.
La modernisation du secteur aérien aux Comores représente une opportunité unique de développement, mais elle ne pourra réussir qu’en prenant en compte les réalités sociales locales et en assurant une transition équitable pour les travailleurs concernés.
Hadjani ANDRIANARINIVO


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