La Réunion : le mirage des îles – le trafic de drogue ne faiblit pas

Sous les palmiers et le bleu azur de La Réunion, se cache une réalité bien plus sombre : celle d’un trafic de drogue qui gangrène l’île et ses voisins de l’océan Indien. Le 17 septembre 2024, à Saint-Denis, les forces de l’ordre ont frappé un grand coup : 27 kilos de plants de cannabis, soit 165 plants précisément, ainsi qu’une chambre de culture et 500 € en numéraire ont été saisis. L’individu arrêté sur le fait a été placé en garde à vue, avant d’être présenté devant la justice. Une victoire, certes, mais qui s’inscrit dans une bataille longue et difficile.

La Réunion, carrefour du danger

Cette saisie à Saint-Denis n’est que la face visible d’un iceberg bien plus vaste. Depuis plusieurs années, les autorités de La Réunion redoublent d’efforts pour contrer ce trafic de stupéfiants, qui prend des proportions alarmantes. L’île, avec sa position stratégique dans l’océan Indien, est devenue une plaque tournante des échanges illicites, alimentée par la proximité avec des territoires où la culture de drogues est florissante, comme l’Afrique de l’Est. La drogue, acheminée par des routes maritimes souvent difficiles à contrôler, inonde non seulement La Réunion, mais aussi ses voisines : les Comores, Maurice, Madagascar. Un réseau complexe et fluide qui s’appuie sur les failles géographiques et économiques de la région.

Une jeunesse en péril

Le fléau du trafic de drogue ne se limite pas aux quantités saisies ou à l’arrestation de trafiquants. Les victimes invisibles, celles qu’on ne voit pas sur les photos des saisies, sont bien souvent les jeunes Réunionnais. Fragilisés par un chômage persistant et des conditions sociales précaires, beaucoup tombent dans les griffes de la consommation. C’est à cette tranche d’âge, déjà en situation d’exclusion, que ce trafic s’attaque en priorité.

Mais la riposte ne vient pas seulement des autorités. Des initiatives locales, portées par des associations et des organismes publics, tentent de sensibiliser ces jeunes aux dangers de la consommation. Des efforts louables, mais encore insuffisants face à l’ampleur du phénomène. Il est impératif que l’éducation et la sensibilisation soient placées au cœur de la lutte contre ce trafic. Car à long terme, seule une prise de conscience collective pourra enrayer ce mal profond.

Hadjani Andrianarinivo


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