
La réhabilitation du Stade Barea de Mahamasina a repris de plus belle, avec une mission presque olympique : accueillir dans les règles de l’art les qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations dès novembre. Gérard Andriamanohisoa, secrétaire d’État aux Nouvelles Villes et à l’Habitat, a fait une visite hier, affichant un optimisme qui semble inébranlable, tant les attentes de la Confédération Africaine de Football (CAF) pèsent sur le chantier.
Une remise aux normes… version 2022
Après une rénovation flamboyante en 2021 qui avait fait briller les yeux de la FIFA, la CAF a décidé de rehausser la barre. En juillet 2022, les nouvelles directives sont tombées, poussant les autorités malgaches à corriger leur copie. Il n’est plus seulement question de sécurité, mais de confort pour les équipes, les joueurs et surtout, d’une conformité aux standards internationaux. Le principal reproche ? Des vestiaires trop étriqués, un espace de mi-temps où les tactiques de jeu doivent se discuter sans que les joueurs se piétinent.
Les vestiaires : agrandissement express
Des changements cosmétiques, mais pas seulement : les quatre vestiaires, classés en catégorie 4, devront passer de 200 m² à 250 m², un agrandissement salvateur. Pour ce faire, les murs intérieurs voleront en éclats, libérant enfin de la place pour les stratégies enflammées des coachs. « Ils seront prêts dès la semaine prochaine », promet Andriamanohisoa. Une promesse qui, sur ce chantier, prend des airs de course contre la montre.
Infrastructures : escaliers, portails et tourniquets à la chaîne
Côté infrastructures, l’affluence dictée par les matchs nécessite aussi des aménagements musclés. Les deux nouveaux portails de sortie viennent compléter les six déjà existants, et si cela ne suffit pas à désengorger les flux de spectateurs, trois ou quatre portails supplémentaires pourraient voir le jour. Les portails d’entrée, eux, se dotent enfin de tourniquets, histoire de contrôler plus efficacement l’accès. Chaque détail compte, même les plus anodins, dans cette quête de respect des normes CAF.
Plus de sièges, plus de spectacle
Du béton dans les gradins, c’est la solution trouvée pour augmenter la capacité du stade de 3 000 places supplémentaires. Les nouveaux sièges seront prêts juste à temps pour accueillir des supporters impatients, à condition que les travaux avancent comme prévu. En attendant, 13 escaliers métalliques d’évacuation, prêts à servir en cas d’urgence, bordent déjà les bas des gradins.
La pelouse, cet éternel casse-tête
La pelouse, quant à elle, avait perdu de sa superbe après une négligence coupable. L’herbe a été arrachée, la terre et le sable soigneusement redistribués, et une nouvelle semence, certifiée conforme par la CAF, sera plantée. Les engins de chantier ne lésinent pas sur les moyens, utilisant des lasers pour assurer une évacuation d’eau irréprochable en cas de pluie. Le terrain sera prêt dans deux mois, pile pour les matchs. Là encore, c’est une course effrénée contre le temps.
Mais dans cette valse de réformes et de reconstructions, une question reste en suspens : l’effervescence autour de ces travaux finira-t-elle par redonner au Stade Barea la stature internationale qu’il mérite, ou s’agit-il simplement d’une série de rattrapages pour ne pas sombrer dans l’oubli ? Gérard Andriamanohisoa et son équipe jouent gros. Pour Madagascar, plus qu’une affaire de football, c’est une question d’honneur.
Nadia Rakotoarisoa


Laisser un commentaire