
Un an après l’explosion qui a secoué la zone industrielle de Providence, provoquée par des explosifs stockés par la Civil Construction Company Limited (CCCL), la vie économique a presque entièrement repris. 97 % des entreprises touchées ont redémarré leurs activités, prouvant ainsi une résilience hors norme, malgré les dégâts considérables subis. L’Industrial Estates Authority (IEA), en première ligne de la reconstruction, se félicite du retour progressif à la normale.
Une explosion dévastatrice, une reprise surmontée
L’explosion du 7 décembre 2023 avait laissé derrière elle un paysage de désolation. Pas moins de 642 entreprises avaient vu leurs bâtiments soufflés, leurs installations mises hors d’usage. Pour 3 % d’entre elles, cependant, le retour à la normale est encore un mirage lointain. Trop gravement endommagés, leurs locaux ont dû être rasés, nécessitant une reconstruction complète.
Kimberly Uranie, gestionnaire des baux à l’IEA, a souligné que l’effort de réhabilitation pour ces entreprises restait une priorité, mais que la destruction était telle que seule une reconstruction intégrale permettrait de relancer leurs activités. L’enjeu désormais ? Que ces 3 % ne deviennent pas une ombre permanente sur la renaissance de Providence.
Assurance et État à la rescousse
Pour permettre cette reprise à grande échelle, l’aide financière a joué un rôle central. Les compagnies d’assurance ont décaissé quelque 180,2 millions de SCR (environ 12,8 millions de dollars), un montant clé pour relancer les affaires. Ce soutien vital a permis de couvrir les coûts de réparation, mais aussi d’apporter une bouffée d’oxygène à des entreprises qui étaient au bord de l’asphyxie.
La ministre de l’Investissement, Devika Vidot, s’est personnellement impliquée, rencontrant les assureurs et travaillant à l’apaisement des tensions autour des réclamations encore pendantes. Un fonds spécial offrant jusqu’à 100 000 SCR (7 000 dollars) par entreprise a également vu le jour pour les plus touchées. Mais si l’argent circule, les défis de reconstruction, eux, persistent.
Travailleurs étrangers : la face cachée de l’explosion
L’un des angles souvent négligés de cette catastrophe a été la présence de plus de 500 travailleurs étrangers résidant dans la zone au moment de l’explosion. Officiellement, cette zone est réservée aux activités économiques, mais en réalité, elle abrite une population de travailleurs, faute de solutions d’hébergement ailleurs. Cette situation pose désormais un problème épineux : où reloger ces travailleurs alors que les terrains disponibles se font rares ?
L’IEA reconnaît que la gestion de ces logements informels est un défi à court terme. Le ministère planche déjà sur une nouvelle politique pour encadrer ces pratiques, un premier pas vers la régularisation d’une situation qui ne peut plus être ignorée.
Prévenir l’impensable : une évaluation des risques
Mais au-delà de la reconstruction, il est crucial d’éviter une répétition de l’accident. L’IEA envisage donc une évaluation complète des risques dans la zone industrielle, afin de s’assurer que les entreprises respectent désormais des normes de sécurité rigoureuses. La prévention sera la clé pour éviter que Providence ne se transforme, une fois encore, en champ de ruines.
L’explosion de 2023 restera sans doute gravée dans les mémoires des Seychellois, mais à Providence, la vie économique prouve qu’elle a la peau dure. Reste à espérer que les leçons de cette catastrophe sauront guider la renaissance vers une meilleure résilience et un avenir plus sécurisé.
Nadia Rakotoarisoa


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