
Le 26 septembre 2024, un accord majeur de 330 millions d’euros a été signé à Djeddah entre l’Union des Comores et la Banque islamique de développement (BID), via sa filiale, la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC). Cet accord, renouvelé pour une durée de trois ans, vise à soutenir les entreprises comoriennes dans les secteurs essentiels que sont l’énergie, l’agriculture et le commerce, tout en assurant un approvisionnement constant en produits de première nécessité. Ce partenariat représente une avancée cruciale pour l’économie comorienne, particulièrement vulnérable aux fluctuations des prix mondiaux.
Un mécanisme innovant pour soutenir les entreprises
Ce qui rend cet accord particulièrement novateur, c’est son mécanisme de crédit revolving, permettant aux entreprises comoriennes d’importer des produits sans avance de fonds. La Banque islamique de développement se charge de payer directement les fournisseurs, allégeant ainsi les risques financiers des opérateurs comoriens. Ce mécanisme a déjà fait ses preuves dans le cadre du précédent accord, où il a atteint 83 % de ses objectifs.
Pour les entreprises locales, ce système est une bouffée d’air frais, évitant le recours à des dettes coûteuses. Ce financement garanti leur permet de maintenir des marges raisonnables et de ne pas répercuter des coûts supplémentaires sur les consommateurs. Ce modèle, déjà utilisé avec succès par la Société comorienne des hydrocarbures (SCH) pour les produits pétroliers, s’étend désormais à d’autres secteurs cruciaux.
Des secteurs stratégiques : énergie, agriculture et commerce
L’accord cible trois piliers essentiels de l’économie comorienne. L’énergie, un secteur vital pour l’île, bénéficie d’un meilleur contrôle sur l’approvisionnement en pétrole, réduisant ainsi les risques de retard et les coûts supplémentaires. En agriculture, cet accord garantit un approvisionnement en denrées alimentaires cruciales, renforçant ainsi la sécurité alimentaire. Pour un pays qui dépend largement des importations pour nourrir sa population, ce mécanisme assure que les produits de base arrivent à temps malgré les fluctuations des prix mondiaux.
Le commerce, enfin, est au cœur de ce partenariat. En réduisant les coûts pour les entreprises importatrices, cet accord vise à stabiliser les prix intérieurs. Cette mesure devrait permettre de limiter les effets de l’inflation importée et d’offrir aux Comoriens des prix plus abordables pour les produits de première nécessité.
Un impact direct sur la population comorienne
Le ministre des Finances, Ibrahim Mohamed Abdourazak, a souligné l’importance de cet accord dans la stratégie de stabilisation des prix du gouvernement. En facilitant l’importation de produits essentiels à moindre coût, les entreprises ne sont pas contraintes de répercuter ces frais sur les consommateurs. Cette démarche renforce l’accessibilité des produits de première nécessité pour la population.
Des initiatives pour renforcer l’autosuffisance
Outre cet accord, l’ITFC s’engage dans des initiatives de renforcement des capacités aux Comores. Un accord de 20 millions d’euros a été signé avec deux banques locales pour soutenir l’approvisionnement en denrées alimentaires. D’autres projets sont également en cours, comme une coopération avec le Maroc pour le développement du tourisme durable et le soutien à la commercialisation de la vanille, produit phare des Comores.
Cette coopération internationale met en lumière une stratégie de diversification économique essentielle pour les Comores, alors que la sécurité alimentaire devient une priorité pour les États insulaires, souvent vulnérables face aux perturbations du commerce mondial.
Nadia RAKOTOARISOA


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