
La capitale malgache, Antananarivo, est plongée dans une crise hydrique qui met à nu la fragilité de ses infrastructures. Avec des robinets à sec dans plusieurs quartiers, le gouvernement a déployé des camions-citernes pour fournir une eau de survie à une population en détresse. Chaque jour, dix à vingt camions approvisionnent des zones classées « rouges », où l’eau potable se fait rare depuis des semaines. Bien que ces interventions apportent un soulagement temporaire, elles ne s’attaquent qu’en surface à un problème plus systémique.
Des infrastructures vieillissantes : le vrai problème
Le réseau de distribution d’eau d’Antananarivo, vétuste et sous-dimensionné, ne parvient plus à répondre aux besoins croissants de la ville. Les coupures sont fréquentes, et même les camions-citernes peinent à répondre à la demande. Dans certains quartiers, les habitants se plaignent de la qualité de l’eau fournie, teintée de rouge, et des coûts supplémentaires qu’ils doivent assumer pour acheter de l’eau propre.
Réponses d’urgence ou vision à long terme ?
Le gouvernement malgache a bien conscience que les camions-citernes ne sont qu’un pansement temporaire. Des projets de réhabilitation sont prévus, notamment la réparation des stations de pompage et la construction de nouveaux forages, avec le soutien de partenaires internationaux. Mais les experts, comme Jean Rakotonirina, avertissent que sans une véritable refonte des infrastructures, ces crises hydriques se répéteront.
Cette situation appelle à une réflexion plus profonde sur la gestion de l’eau à Madagascar. Si les mesures d’urgence sont nécessaires, elles doivent impérativement s’accompagner de réformes structurelles pour éviter qu’Antananarivo ne reste à la merci de ses réseaux d’un autre âge.
Fitiavana Harisoa


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