
À La Réunion, la SPL Estival traverse une crise qui va bien au-delà de simples revendications salariales. Un collectif de salariés s’est levé contre les pratiques de l’intersyndicale UR974-FO-CGTR, dénonçant une dérive politique et un manque de consultation. Réunis le 10 octobre pour une conférence de presse, une trentaine de salariés ont exprimé leur mécontentement, pointant du doigt la politisation des décisions et un climat de peur au sein de l’entreprise. Derrière ce conflit se cache une lutte acharnée pour la survie d’une société déjà fragilisée par des difficultés financières.
Un désaccord qui pourrait coûter cher
Au cœur du conflit, une revendication de revalorisation du point d’indice, qui entraînerait une augmentation de 600 000 euros sur les finances de l’entreprise. Pour le collectif des salariés, une telle mesure mettrait la société en péril. Dans un contexte de crise, ils s’étonnent de ne pas avoir été consultés, soulignant que beaucoup d’entre eux ne soutiennent pas cette demande. « Ce sont les syndicats qui décident, sans se soucier de l’avis des employés », déplore un porte-parole du collectif.
Baisse des salaires : un remède pire que le mal ?
Les tensions se sont exacerbées autour du Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE), où l’intersyndicale a proposé une baisse des salaires pour éviter des licenciements. Mais ce remède, jugé injuste par une partie des employés, a révélé de profondes divisions. Le refus de deux élus de soutenir cette option a nourri le sentiment d’inégalité au sein du personnel, renforçant la méfiance envers les syndicats.
Un coût supplémentaire qui divise
Parallèlement, l’expertise financière indépendante réclamée par l’intersyndicale, d’un coût de 80 000 euros, suscite également l’indignation du collectif. Bien que la Chambre régionale des comptes ait déjà rendu un rapport, cette nouvelle étude est perçue comme une dépense inutile, financée en grande partie par les ressources de l’entreprise. L’absence de mise en concurrence pour choisir l’expert ajoute à la suspicion, alimentant des accusations de favoritisme.
Un appel à la reprise du dialogue
Alors que la SPL Estival vacille, les salariés appellent à une reprise du dialogue social, dénonçant un climat de terreur instauré par les syndicats. Pour eux, il est impératif de rétablir une communication transparente et inclusive afin de trouver des solutions viables. Dans un contexte où l’entreprise lutte déjà pour sa survie, les divisions internes risquent d’aggraver une situation déjà critique.
Ce conflit, loin d’être simplement financier, révèle un mal-être profond au sein de l’entreprise, avec des tensions exacerbées par des décisions jugées incohérentes. À moins d’une véritable réconciliation, la SPL Estival pourrait ne pas survivre à cette guerre interne.
Nadia RAKOTOARISOA


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