Madagascar : Transparence en ligne de mire, le secteur privé en première ligne contre la corruption

Le secteur privé joue un rôle essentiel dans la lutte contre la corruption à Madagascar, en agissant comme un « gardien » de l’intégrité des affaires. Lors d’une table ronde organisée au Bureau indépendant de lutte anti-corruption (Bianco) à Ambohibao, des représentants des grandes entreprises privées ont échangé sur les enjeux et solutions dans le cadre de la nouvelle stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC). Cette initiative vise à renforcer la transparence et améliorer l’attractivité économique du pays.

La responsabilité du secteur privé

Le secteur privé joue un rôle fondamental dans la lutte contre la corruption en contribuant activement à l’instauration de pratiques commerciales plus transparentes. En partenariat avec Bianco, les entreprises sont incitées à adopter des standards éthiques rigoureux, ce qui permet de réduire les opportunités de corruption dans les transactions économiques. Cette approche est particulièrement importante, car la corruption a longtemps été un obstacle majeur à l’investissement et au développement économique à Madagascar.

En se positionnant comme un acteur clé, le secteur privé crée un environnement propice à la transparence et à la compétitivité. Les entreprises qui adoptent ces bonnes pratiques renforcent non seulement leur gouvernance interne, mais elles attirent également davantage d’investissements étrangers, essentiels pour la croissance économique du pays. Le soutien du secteur privé dans la mise en œuvre de codes de conduite, d’audits internes, et de processus transparents contribue à la construction d’un climat d’affaires sain, favorisant ainsi un développement plus durable.

Lors de cette table ronde, les participants ont également passé en revue les leçons tirées des précédentes stratégies de lutte contre la corruption. Bien que des avancées aient été réalisées, plusieurs défis subsistent, notamment au niveau de la mise en œuvre et du suivi des actions anti-corruption. Le secteur privé a insisté sur la nécessité d’une meilleure coordination entre les acteurs publics et privés pour garantir une réelle efficacité des mesures.

Défis à relever

Un cadre réglementaire permissif et ambigu constitue un obstacle majeur dans la lutte contre la corruption, car il permet aux acteurs économiques d’exploiter les failles légales pour échapper aux sanctions. Pour rendre la lutte plus efficace, il est crucial d’améliorer les textes de loi en clarifiant les règles et en assurant une stricte application des sanctions. Cela garantirait une plus grande responsabilisation des entreprises et des individus.

En outre, la sensibilisation des acteurs économiques aux enjeux de la corruption est essentielle. L’éducation et la formation aux bonnes pratiques anti-corruption permettent aux entreprises d’adopter des comportements éthiques. En renforçant les capacités des dirigeants et employés, le secteur privé pourra non seulement prévenir les pratiques frauduleuses, mais aussi promouvoir une culture d’intégrité. Ce changement de mentalité est indispensable pour garantir la pérennité des réformes.

Les discussions ont souligné l’importance de l’élaboration d’une stratégie durable et bien ancrée dans le tissu économique local. Le secteur privé a réaffirmé son engagement à soutenir des réformes structurelles pour éradiquer la corruption, non seulement par des initiatives individuelles, mais aussi à travers des actions collectives et concertées avec l’État et les organisations internationales. Cela passe par la mise en place de codes de conduite stricts, des audits internes réguliers, et une plus grande transparence dans les procédures d’appel d’offres.

Fitiavana HARISOA


Laisser un commentaire