Crise des sociétés de transport à La Réunion face à la flambée des assurances

À quelques mois de 2025, les 115 entreprises de transport de voyageurs à La Réunion subissent une hausse alarmante des primes d’assurance. Confrontées à des augmentations dépassant les 20 % en l’espace de deux ans, ces entreprises se tournent vers le Bureau Central de Tarification (BCT) pour maintenir leur couverture. Toutefois, même avec cette assistance, les primes représentent parfois plus de 10 % de leur chiffre d’affaires, mettant en péril leur viabilité. La Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion (CCIR) intervient pour négocier un compromis avec l’État.

Une crise assurantielle qui menace les transporteurs

L’explosion des primes d’assurance constitue un véritable coup dur pour les entreprises de transport de voyageurs à La Réunion. Depuis 2023, les hausses, sans précédent, des primes s’ajoutent à l’augmentation continue des coûts du carburant et de l’entretien des véhicules. Ce cumul crée une pression financière insoutenable, particulièrement pour les petites et moyennes entreprises, souvent démunies face à de telles charges. Ces sociétés se trouvent alors dans l’obligation de jongler entre le maintien de leurs services et la réduction de leurs coûts, au risque de compromettre la qualité du transport public. Certaines pourraient même être contraintes de réduire leur flotte, voire de fermer leurs portes, avec des conséquences directes sur la mobilité des usagers et l’économie locale.

Le recours au BCT, perçu comme une solution de dernier recours, ne suffit pas à alléger la pression financière sur ces entreprises. Bien que ce dispositif garantisse une couverture, les primes restent exorbitantes, dépassant parfois 10 % du chiffre d’affaires. Une situation intenable pour beaucoup d’entreprises qui peinent à absorber de telles dépenses. Cette dépendance croissante à l’égard du BCT révèle l’urgence d’une intervention structurelle pour éviter la disparition de ces acteurs économiques cruciaux.

L’intervention de la CCIR et la recherche de solutions

Face à cette crise, la Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion (CCIR) joue un rôle clé en appelant à une action gouvernementale. Outre la demande de subventions, la CCIR plaide pour un plafonnement des primes d’assurance, une mesure qui offrirait un répit immédiat aux entreprises en difficulté. Une intervention réussie permettrait de stabiliser le secteur, d’éviter une vague de faillites et de préserver des emplois essentiels. Elle garantirait également la continuité des services de transport, cruciaux pour l’économie de l’île et la mobilité de ses habitants. En parallèle, des discussions avec les assureurs sont envisagées afin de mettre en place des solutions plus durables sur le long terme.

Un impact économique majeur sur l’île

Bien que représentant 5 % du PIB régional, le secteur du transport est fortement menacé par l’envolée des primes d’assurance, qui place près de 30 % des entreprises au bord de la faillite. Cette crise pourrait entraîner une réduction drastique des services de transport public, affectant les milliers d’usagers qui en dépendent au quotidien. Le tourisme, pilier de l’économie locale, pourrait également en souffrir : des infrastructures de transport dégradées risqueraient de dissuader les visiteurs, entravant l’accessibilité des sites touristiques. Un tel scénario créerait un cercle vicieux, où la baisse de fréquentation touristique accentuerait les difficultés économiques locales.

Pour contrer cette menace, des solutions à long terme sont envisagées, comme la mise en place de réformes du secteur des assurances ou l’encouragement à adopter des véhicules écologiques, tels que des bus électriques. Non seulement ces véhicules réduiraient les émissions de carbone, mais ils pourraient également bénéficier de primes d’assurance plus abordables, du fait de leur moindre impact environnemental et sanitaire. À terme, cette transition écologique contribuerait à diminuer les coûts opérationnels et à assurer la pérennité des entreprises de transport, tout en s’alignant sur les objectifs de développement durable de l’île. Des investissements dans les infrastructures de recharge électrique et des politiques de soutien au secteur pourraient ainsi promouvoir une mobilité plus propre et résiliente à La Réunion.

Fitiavana HARISOA


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