La Société Immobilière de Mayotte (SIM) franchit un cap vers un urbanisme plus durable avec la certification « NF Habitat HQE » (Haute Qualité Environnementale) pour son projet résidentiel, Les Domaines de Khristal. Cette première distinction marque un tournant écologique pour l’île, symbolisant une volonté de construire des logements respectueux de l’environnement et mieux adaptés aux enjeux du climat.

Des ambitions environnementales affirmées

Ce projet pilote illustre une volonté d’améliorer le cadre de vie tout en réduisant l’empreinte écologique. En partenariat avec le groupe CDC Habitat (Caisse des Dépôts et Consignations), la SIM s’est engagée dans une démarche de certification étendue. Quatre nouvelles conventions viennent ainsi d’être signées, avec l’objectif ambitieux de construire 5 000 logements durables en dix ans, soit environ 500 par an. Cette orientation s’inscrit dans une vision de long terme, cohérente avec les impératifs écologiques d’aujourd’hui.

Des ambitions confrontées aux réalités du terrain

Malgré cette avancée, la certification HQE ne masque pas les difficultés rencontrées par les locataires du parc immobilier existant de la SIM, qui compte environ 3 000 logements. De nombreux résidents expriment leur mécontentement face à l’état de leurs logements, citant des problèmes d’hygiène, la présence de nuisibles et un manque d’entretien régulier. En réponse à ces doléances, la SIM a mis en place en 2023 un Centre de réclamation clients, une démarche perçue comme un progrès par certains, mais jugée insuffisante par d’autres. La rigueur dans la gestion des nouveaux projets certifiés apparaîtra essentielle pour éviter de reproduire les mêmes difficultés.

Entre innovation et attentes sociales

L’obtention de la certification HQE offre à la SIM des avantages stratégiques, notamment des exonérations fiscales. Ces gains financiers pourraient contribuer au financement de futurs projets, mais aussi au renforcement de l’entretien du parc existant, un enjeu tout aussi important pour les habitants.

Pour beaucoup, le défi reste de concilier innovation environnementale et réponses aux besoins des résidents. Si les nouvelles certifications ne sont pas accompagnées d’une gestion attentive et d’une réactivité accrue, elles risquent de n’apparaître que comme des outils de communication. Entre progrès écologique et attentes déçues, le chemin vers un avenir réellement durable à Mayotte demeure semé d’embûches.

Hadjani ANDRIANARINIVO