
Le pari éducatif de l’océan Indien
Au-delà de la simple transmission de connaissances, l’éducation est un levier crucial du développement. Aux Comores et à Madagascar, deux initiatives, portées par des approches différentes mais complémentaires, visent un objectif commun : former une jeunesse résiliente et prête à relever les défis de demain.
Les Comores misent sur l’innovation pédagogique avec l’ONG IMARA (« I’m A Rad African »), qui privilégie une éducation axée sur la pratique, tandis qu’à Madagascar, l’accent est mis sur l’autonomisation des jeunes filles par un système de bourses scolaires. Ces projets témoignent de la volonté partagée de construire un avenir plus inclusif et durable dans un contexte de crises répétées.
Comores – Innover par l’éducation communautaire
L’ONG IMARA, depuis sa création, joue un rôle essentiel dans l’éducation aux Comores. En mettant l’accent sur des activités pratiques et l’apprentissage par l’expérience, elle stimule la créativité et l’esprit d’initiative des jeunes à travers des projets comme la robotique. La participation au « First Global Challenge » témoigne de la capacité des élèves comoriens à se mesurer à des équipes internationales, renforçant leur confiance et leur visibilité sur la scène mondiale.
Cette éducation ancrée dans des savoirs concrets s’intègre dans les habitudes quotidiennes des jeunes, répondant à des besoins locaux tout en encourageant un leadership solide, notamment chez les filles. En développant leurs capacités d’expression et leur esprit d’initiative, IMARA contribue à façonner une génération de citoyens engagés, prêts à participer activement au progrès de leur communauté.
Madagascar – Un rempart pour l’autonomisation des jeunes filles
À Madagascar, la lutte contre la déscolarisation des filles constitue un enjeu majeur pour leur émancipation. Le gouvernement a lancé un programme de bourses scolaires, financé par l’Association Internationale de Développement (IDA), pour inciter les familles à inscrire leurs filles à l’école. Ce dispositif, destiné en priorité aux populations vulnérables, vise à limiter l’abandon scolaire lié aux difficultés économiques, particulièrement chez les filles.
La ministre de l’Éducation nationale, Marie Michelle Sahondrarimalala, souligne l’importance de cette aide pour prévenir l’engrenage de la pauvreté. En parallèle, des formations professionnelles sont proposées aux femmes de 18 à 35 ans, leur offrant ainsi une voie vers l’indépendance économique. Ces initiatives contribuent à l’intégration sociale et à l’amélioration des conditions de vie familiale, renforçant ainsi le développement global de la société malgache.
Vers une synergie éducative dans l’océan Indien
Si chaque pays suit une voie distincte, une coopération régionale pourrait renforcer mutuellement ces initiatives. Madagascar pourrait intégrer des approches pratiques et créatives inspirées de l’ONG IMARA, tandis que les Comores pourraient s’inspirer du modèle des bourses ciblées pour encourager la scolarisation des filles issues de milieux modestes.
Les partenariats avec des organisations internationales telles que l’UNESCO, l’AFD ou l’IDA confirment l’importance de l’éducation comme priorité régionale. Une coopération accrue entre les îles de l’océan Indien enrichirait les échanges et poserait les bases d’un modèle éducatif adapté aux spécificités locales, résolument tourné vers l’avenir.
Hadjani Andrianarinivo


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