
Un fardeau lourd pour les petites entreprises
Depuis plusieurs mois, les délestages imposent un climat d’incertitude aux petites et moyennes entreprises (PME) malgaches. Ces coupures électriques, qui peuvent durer jusqu’à douze heures par jour, étouffent les activités économiques et entraînent des coûts supplémentaires qui mettent en péril la rentabilité, voire la survie de nombreuses entreprises.
Coûts de production en hausse, recettes en chute libre
Pour pallier les coupures, de nombreuses PME se tournent vers des générateurs, mais cette solution, loin d’être économique, pèse lourdement sur leurs finances. Le prix du carburant, essentiel pour alimenter ces générateurs, a bondi de 300 %, alourdissant considérablement les budgets déjà limités. Cette hausse des coûts se répercute sur les prix des produits et services, ce qui affaiblit la compétitivité des entreprises locales et aggrave leur situation financière. Pour certaines, cette pression mène à des choix difficiles, comme la réduction des effectifs ou le gel de projets de croissance.
Parallèlement, les pertes de revenus liées aux coupures d’électricité sont alarmantes. En moyenne, les PME subissent une baisse de 40 % de leur chiffre d’affaires, ce qui compromet leur capacité à couvrir les coûts d’exploitation. Elles se voient donc contraintes de revoir leurs modèles économiques, souvent en réduisant leurs effectifs ou en coupant dans des postes budgétaires essentiels. Cette incertitude économique limite leur capacité à investir dans l’innovation et la productivité, créant un cercle vicieux alimenté par l’instabilité énergétique. Ce contexte pose un risque sérieux pour la vitalité économique de Madagascar, où les PME jouent un rôle crucial dans la croissance.
Une lutte quotidienne pour la survie
Les délestages poussent les PME malgaches à une dépendance accrue aux générateurs, solution coûteuse et peu viable à long terme. La hausse de 300 % du coût du carburant, qui vient alourdir des budgets déjà serrés, force certaines entreprises à répercuter cette charge sur leurs prix, perdant ainsi leur compétitivité sur le marché local. Cette pression financière croissante entraîne des réductions d’effectifs ou des annulations de projets d’expansion, ce qui limite le développement et l’innovation. À terme, cette instabilité énergétique met en danger la viabilité des PME et affaiblit l’économie nationale, qui repose sur la résilience de ces petites entreprises. Une stratégie globale pour l’accès à des sources d’énergie renouvelables s’impose afin de soutenir ces entreprises et garantir leur survie.
Impact sur l’emploi et les perspectives de croissance
Les délestages à Madagascar ont des conséquences économiques et sociales profondes, impactant particulièrement l’emploi. Face à l’augmentation des coûts opérationnels, de nombreux chefs d’entreprises se voient contraints d’envisager des licenciements pour préserver leur rentabilité. Si cette tendance perdure, elle pourrait entraîner une hausse significative du chômage, accentuant la crise économique locale et limitant le pouvoir d’achat des ménages. Certains analystes estiment que la réduction de la production industrielle pourrait se traduire par une contraction de 1,5 % du PIB cette année, compromettant les perspectives de croissance à long terme. Cette crise énergétique souligne l’urgence d’une solution durable pour stabiliser l’économie et protéger les emplois.
Fitiavana Harisoa


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