
Un projet ambitieux pour un avenir énergétique durable
Face à une dépendance coûteuse aux énergies fossiles, Madagascar mise sur l’énergie solaire pour stabiliser son réseau électrique. Le président Andry Rajoelina a récemment présenté un projet de grande envergure visant à installer 1 000 mégawatts de panneaux solaires, dont une première phase de 250 mégawatts financée par l’État. Parmi les initiatives phares, la création d’un parc solaire flottant sur le Lac Iarivo, en partenariat avec les Émirats arabes unis, témoigne de la volonté de Madagascar de réduire ses émissions de CO₂ et de dynamiser son marché de l’emploi.
Contexte et enjeux
Actuellement, Madagascar dépend majoritairement des énergies fossiles, comme le fioul et le charbon, pour alimenter son réseau électrique, une situation qui impose un lourd fardeau budgétaire. L’importation de ces combustibles, soumise aux fluctuations des prix mondiaux, renchérit le coût de l’électricité pour les foyers et les entreprises, limitant ainsi l’accès aux services de base et freinant la compétitivité économique du pays. La transition vers le solaire offrirait une solution durable en réduisant les coûts à long terme, grâce à une ressource locale et inépuisable.
L’inaccessibilité de l’électricité dans les zones rurales, où près de 75 % de la population est encore privée d’énergie, accentue les inégalités. Ce manque d’infrastructures énergétiques freine l’accès à des services essentiels, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et du développement économique. En introduisant l’énergie solaire, ces zones reculées pourraient bénéficier d’un approvisionnement électrique décentralisé et abordable, réduisant la dépendance au réseau national.
Le projet de parc solaire flottant
Le parc solaire flottant de 50 mégawatts, installé sur le Lac Iarivo, représente un modèle d’innovation technologique et écologique pour Madagascar et l’Afrique. Ce projet, financé en partie par les Émirats arabes unis, offre une alternative durable, en réduisant la pression sur les terres agricoles et les zones boisées. L’installation aquatique, qui profite du refroidissement naturel de l’eau, permet d’optimiser l’efficacité et la durabilité des panneaux photovoltaïques. En évitant la déforestation, ce parc contribue à la préservation des ressources naturelles, tout en soutenant les activités agricoles locales.
Ce projet constitue un pas stratégique vers l’indépendance énergétique de Madagascar, en limitant la dépendance aux énergies fossiles et en exploitant une source renouvelable. Cette démarche devrait stabiliser les coûts de l’électricité et accroître son accessibilité pour l’ensemble de la population.
Des retombées économiques et environnementales
L’essor de l’énergie solaire à Madagascar dépasse les enjeux énergétiques et s’inscrit dans une dynamique de développement économique. Avec la création de 2 000 emplois directs et indirects dans les domaines de la construction, de la maintenance et de l’administration, ce projet vise à réduire le chômage, notamment chez les jeunes. Les nouveaux emplois créés permettront de stimuler l’économie locale en augmentant le pouvoir d’achat, et les entreprises locales bénéficieront de coûts d’électricité réduits, favorisant leur croissance et la création d’emplois supplémentaires.
Sur le plan environnemental, l’installation à grande échelle de panneaux solaires pourrait réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre. En limitant l’usage des combustibles fossiles, ce projet contribue à l’atténuation du changement climatique et à la préservation de la biodiversité unique de Madagascar. En outre, la réduction de la pollution de l’air améliore la santé publique et diminue les dépenses de santé associées. Ce projet incarne ainsi une vision durable, contribuant à un avenir énergétique plus propre pour Madagascar, en ligne avec ses engagements internationaux en faveur du climat.
Fitiavana Harisoa


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