La Technopôle de Mayotte, fraîchement inaugurée à Dembéni le 4 novembre 2024, marque un jalon décisif dans l’ambition économique et scientifique de l’île. À hauteur de 20 millions d’euros, cet espace flambant neuf ambitionne de faire de Mayotte un centre névralgique pour l’innovation, en soutenant les entrepreneurs locaux et en cultivant des partenariats universitaires.

Ce projet audacieux, initié avec ténacité par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Mayotte (CCI), a mobilisé d’importants moyens, dont une contribution de 3,6 millions d’euros du Département de Mayotte et un prêt de 4,1 millions d’euros auprès de l’Agence Française de Développement. Ces montants témoignent de la détermination des acteurs locaux à transformer l’économie maoraise, qui souffre encore de la prédominance de micro-entreprises et de faiblesses structurelles.

Le bâtiment, conçu par le cabinet Tand’M, est un modèle d’architecture durable : toiture textile innovante, double peau pour isoler de la chaleur, et orientation optimisée pour une ventilation naturelle. Une prouesse réalisée en un temps record, douze mois, avec des entreprises locales, et un niveau en bois préfabriqué installé en deux semaines. Cette efficacité exemplifie une ambition : bâtir un Mayotte plus moderne, en harmonie avec ses défis climatiques.

La technopôle ne fait pas que briller par son design : elle accueille la 14e édition du Forum économique des îles de l’Océan Indien, un événement de premier ordre pour la région. Avec des débats sur l’économie bleue, l’agro-industrie, et le tourisme durable, cette rencontre ancre Mayotte dans une dynamique de coopération régionale et d’innovation.

Des collaborations prometteuses avec l’Université de Mayotte sont en vue, avec la création de laboratoires en biologie marine et numérique. L’objectif : marier savoir académique et initiatives privées, et renforcer le rayonnement scientifique de l’île. La Technopôle de Mayotte est une invitation à transformer un territoire aux ressources insoupçonnées, en s’appuyant sur le savoir-faire local et l’innovation.

Nadia Rakotoarisoa