La Grande Comore fait face à une menace qu’on croyait oubliée : le choléra. Depuis la mi-septembre, l’épidémie s’est réinvitée, en frappant fort et en ébranlant les structures sanitaires de l’île. Avec 198 cas recensés en un mois et trois décès, dont un en communauté, la situation a tout d’une urgence médicale. Les hôpitaux de Ntsaoueni et Mitsamiouli voient affluer des patients, tandis que l’inquiétude grimpe.

La contre-offensive vaccinale

Ce jeudi 7 novembre, la campagne de vaccination massive redémarre, orchestrée par la Direction régionale de la santé avec le soutien de l’OMS. Objectif : vacciner 80 % des populations cibles pour établir une immunité collective. Une tâche ardue, mais essentielle pour contenir le fléau. « Le choléra, ce n’est pas un simple rhume, c’est une menace qui se propage comme le feu », commente un agent de santé mobilisé.

Les autorités ne se contentent pas des injections : l’hygiène et la prévention sont sur toutes les lèvres, avec des messages de sensibilisation diffusés pour éduquer la population sur les bons gestes à adopter. Et c’est dans les écoles et universités que l’effort se concentre, là où l’écho est le plus prometteur.

Un défi logistique de taille

Toute campagne d’envergure rencontre ses embûches. Après une pause pour ajuster la logistique, la vaccination reprend en pleine semaine, une stratégie assumée. « Le week-end, les élèves désertent, alors on revient là où on peut les atteindre », explique Sitti Foutoum Said Ahmed Sagaf, Directrice régionale de la santé. La mobilisation est impressionnante : à l’Université des Comores, étudiants et personnels font la queue pour se protéger.

Une lueur d’espoir ?

Si l’objectif des 80 % de couverture vaccinale est atteint, l’épidémie pourrait être maîtrisée avant qu’elle ne se propage davantage. Mais tout repose sur l’engagement de la population et la rapidité d’action des autorités. Les Comoriens savent que le choléra ne fait pas de cadeau, et la bataille est loin d’être gagnée.

Nadia Rakotoarisoa