Mayotte – Comores : Un défi de souveraineté territoriale et de solidarité régionale

La question de Mayotte continue de secouer la scène diplomatique au-delà des échanges bilatéraux entre les Comores et la France. Le 12 novembre, lors de la « Journée nationale Mahorais » organisée au Palais du Peuple de Moroni, l’accent a été mis sur l’importance d’une mobilisation internationale pour la cause comorienne. Le Comité Mahorais, accompagné du « Collège des sages », a lancé un appel fort : abandonner les négociations directes avec Paris pour miser sur une stratégie de solidarité africaine et multilatérale.

Un rappel d’identité et de mémoire collective

Cette journée est devenue un symbole fort pour les Comores, un moment de réaffirmation de leur identité collective. Hayda Nourdine Sidi, vice-présidente de l’Assemblée de l’Union, a souligné que les résolutions passées, notamment celles condamnant l’opération française Wuambushu, rappellent l’urgence d’une réponse unifiée. Me Attick et Issihaka Mohamoud, leaders du Comité et du Collège des sages, insistent : il est temps de sortir des discussions bilatérales qui, selon eux, n’ont abouti qu’à des impasses.

Un enjeu de solidarité africaine

Pour les leaders comoriens, la solution passe par l’Afrique et le soutien d’institutions comme l’Union Africaine et la Ligue Arabe. Ces soutiens ne sont pas nouveaux, mais l’idée est de les renforcer pour donner plus de poids à la cause comorienne. En arrière-plan, la Commission de l’Océan Indien (COI) reste un acteur complexe, coincé entre ses intérêts diplomatiques et les revendications comoriennes. Intégrer Mayotte dans ces discussions ou la traiter comme un cas séparé ? Une question qui alimente les tensions dans la région.

Une continuité culturelle menacée

Pour les Comores, l’argument ne se limite pas à la géopolitique : c’est aussi une question de culture et d’histoire. Le référendum qui a vu Mayotte choisir de rester française est perçu comme une fracture dans une identité qui, pour beaucoup, devrait rester unie. La ministre de l’Information a souligné la nécessité d’un réalisme stratégique, tout en cultivant le rêve d’une harmonie future entre toutes les îles.

Vers une stratégie plus ambitieuse

Le Collège des sages a proposé quatre recommandations clés : cesser les discussions bilatérales avec la France, s’opposer à tout statut diplomatique pour les séparatistes mahorais, abolir le visa Balladur qui complique les déplacements, et protéger les frontières maritimes. Une stratégie ambitieuse, mais qui nécessitera un soutien et une coordination sans faille pour s’imposer sur la scène internationale.

Hadjani ANDRIANARINIVO


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