
Mercredi 27 novembre, le Centre de plongée Happy Divers, situé à Mliha, a accueilli une initiative majeure pour l’avenir du tourisme à Mayotte. Une convention dédiée au développement de l’emploi et des compétences dans le secteur touristique a été signée, réunissant le préfet de Mayotte, la direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS), le Conseil départemental, l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM) et l’opérateur de compétences AKTO. Cet engagement collectif reflète la volonté de transformer le tourisme en un pilier stratégique de l’économie insulaire.
Un cadre symbolique pour une ambition partagée
La tenue de cet événement dans un site touristique emblématique, plutôt qu’au siège administratif habituel, n’est pas anodine. « Nous aurions pu nous réunir à Mamoudzou, mais ce centre de plongée illustre parfaitement le potentiel de Mayotte, grâce à sa biodiversité marine exceptionnelle », a déclaré El-Yamine Zakouana, directeur régional d’AKTO.
Le parc naturel marin de Mayotte, qui s’étend sur 68 000 km², constitue un trésor encore largement sous-exploité. Ses eaux cristallines, ses récifs coralliens et sa faune marine unique – incluant tortues, dauphins, baleines et poissons tropicaux – représentent des atouts considérables pour séduire une clientèle internationale. Cependant, pour M. Zakouana, la valorisation de ce patrimoine naturel doit s’accompagner d’une adaptation aux mutations économiques, sociales et technologiques.
Tourisme en mutation : un défi à relever
Bien que prometteur, le secteur touristique de Mayotte est encore en phase de structuration. Pour attirer davantage de voyageurs, les acteurs locaux doivent répondre aux défis contemporains tels que la transition numérique, les attentes accrues en matière d’écotourisme et les nouvelles exigences réglementaires.
« La transition écologique est désormais un impératif pour tout acteur souhaitant s’inscrire dans une dynamique durable », a souligné Zakouana. À ce titre, la formation professionnelle joue un rôle clé pour accompagner ces transformations et aider les entreprises à se réinventer.
Un investissement de 570 000 euros pour soutenir l’avenir
Les partenaires engagés dans ce projet ont alloué un fonds commun de 570 000 euros pour structurer l’offre touristique, renforcer les compétences des professionnels locaux et encourager la création d’emplois pérennes.
Aujourd’hui, le tourisme représente environ 6 % du PIB de Mayotte, mais son potentiel reste largement inexploité. Avec seulement 60 000 visiteurs annuels en 2023, l’île reste loin des chiffres atteints par d’autres destinations de l’océan Indien, telles que La Réunion ou Maurice, qui en accueillent plusieurs centaines de milliers.
Pour les autorités locales, cette convention marque une étape cruciale dans la stratégie de développement touristique. L’objectif est clair : faire de Mayotte une destination incontournable de l’océan Indien, tout en préservant ses richesses naturelles.
Conciliation entre développement et préservation
Le préfet de Mayotte a insisté sur l’importance de concilier développement économique et préservation environnementale. « Le défi est de trouver un équilibre entre ces deux impératifs pour éviter que le tourisme de masse ne mette en péril nos écosystèmes fragiles », a-t-il affirmé.
Cet équilibre repose également sur l’implication des acteurs privés. « Nous devons travailler main dans la main avec les entreprises locales pour structurer une offre cohérente et attractive », a précisé un représentant de l’AaDTM.
Vers un avenir touristique durable
La signature de cette convention symbolise une ambition forte pour Mayotte : développer un tourisme à la fois durable et compétitif, capable de transformer l’économie insulaire tout en respectant l’environnement. Avec son patrimoine naturel unique et le soutien de ses acteurs locaux, Mayotte se positionne progressivement comme une destination à suivre dans l’océan Indien.
Fitiavana HARISOA


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