Seychelles : des enjeux risquées sur le projet Assomption – entre préservation et développement économique

Alors qu’un projet hôtelier cinq étoiles sur l’île d’Assomption reçoit le feu vert des autorités Seychelloises, la « Seychelles Islands Fundation » (SIF) tire la sonnette d’alarme. Ce projet ambitieux mais controversé relève des questions essentielles sur la cohabitation entre le développement touristique et la préservation écologique dans une région où la nature est à la fois une ressource précieuse et un patrimoine mondial. 

Un projet aux ambitions grandissantes

L’île de l’Assomption, une petite île de l’île extérieure des Seychelles, située à proximité de l’atoll d’Aldabra, site qui fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO, est un sujet de débat. A l’origine, un centre d’écotourisme de 10 à 40 chambres avait été proposé pour accueillir des visiteurs souhaitant explorer Aldabra. Cependant, ce projet a évolué vers un complexe hôtelier de luxe comprenant 37 villas spacieuses, plusieurs restaurants et un accès direct par avion international. Pour la SIF qui gère l’atoll d’Aldabra, ce développement dépasse largement ce qui avait été convenu. 

Le projet porté par l’Islands Development Company (IDC), a reçu l’approbation récente de l’autorité de planification des Seychelles. Cependant, la SIF a exprimé son inquiétude quant à l’impact potentiel sur Aldabra et ses environs. 

Des positions divergentes

L’atoll d’Aldabra est un écosystème fragile, qui abrite des espèces rares telles que les tortues géantes et des oiseaux endémiques. Il est aussi une référence mondiale en matière de préservation. L’île de l’Assomption avec Aldabra rend la biosécurité essentielle. 

Même si des mesures strictes ont été mises en œuvre pour réduire les conséquences humaines, la SIF souligne que les ambitions croissantes du projet touristique, désormais axées sur un luxe de cinq étoiles ne respectent ni l’esprit initial du projet ni les exigences environnementales nécessaires pour protéger cet écosystème unique. 

Appel à une négociation

Face aux critiques, la SIF a appelé à une révision complète du projet. Ils ont insisté sur la nécessité de revenir à un concept d’écotourisme en harmonie avec le mandat de conservation du site. Une collaboration est prête à se faire avec le gouvernement et les parties prenantes pour trouver un compromis qui respecte l’intégrité écologique de la région tout en permettant un développement mesuré. 

Dans d’autres cas, la SIF n’exclut par un recours judiciaire rappelant qu’un précédent existe aux Seychelles, une responsabilité constitutionnelle du gouvernement qui a été réaffirmé par la Cour d’appel.

Pour l’avenir de l’océan Indien

Le projet d’Assomption rappelle des problématiques qui vont au-delà des limites des Seychelles. Il illustre les difficultés auxquelles font face les Etats insulaires pour allier développement et préservation dans un environnement où le tourisme joue un rôle essentiel dans l’économie. 

Le soutien de la SIF vis-à-vis de l’Aldabra n’est pas seulement en faveur d’un site spécifique mais pour un modèle de développement durable qui s’applique à l’ensemble de la région. Il reste à déterminer si cette bataille sera entendue par les responsable Seychellois et si Assomption sera un modèle de gestion éclairée des richesses naturelles de l’océan Indien.

Hadjani ANDRIANARINIVO


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