Comores : Priorités redéfinies pour un avenir émergent

Ce lundi 2 décembre, à l’Hôtel Retaj, les autorités comoriennes se sont réunies pour un séminaire stratégique visant à recentrer les actions prioritaires du Plan Comores Émergent (PCE). L’objectif : aligner les ambitions nationales sur les ressources disponibles, dans un contexte où les attentes des citoyens se font de plus en plus pressantes.

Un bilan mitigé mais porteur d’espoir

Lancé pour la période 2020-2026, le PCE s’affiche comme une feuille de route ambitieuse pour transformer les Comores. Si des avancées notables, comme la construction de trois centrales photovoltaïques à Fumbuni, Mitsamihuli et Washili, témoignent d’un certain progrès, l’impact global reste limité par des contraintes financières et structurelles.

Les chiffres en disent long : sur les 367 millions d’euros programmés entre 2020 et 2023, seuls 175 millions ont été mobilisés, et à peine 127 millions réellement dépensés. Un taux de mobilisation de 47,8 %, révélateur d’un désalignement persistant entre les priorités fixées et les moyens disponibles.

Redéfinir les priorités pour mieux avancer

Ce séminaire, sous la direction du président Azali Assoumani, a réuni ministres, gouverneurs d’îles, directeurs de sociétés d’État et partenaires au développement. L’objectif central est clair : recentrer les efforts sur des projets réalisables, ayant un impact direct sur la vie des citoyens.

Le secrétaire général du gouvernement, Nour El Fath, a rappelé l’importance de cet exercice :
« Nous devons aligner nos ambitions sur les réalités financières, tout en restant fidèles à notre vision de l’émergence. »

Pour garantir des résultats concrets, une nouvelle approche méthodologique a été adoptée. Désormais, seules les actions aux financements quasi assurés seront programmées, une stratégie visant à maximiser l’efficience et l’impact.

Des groupes de travail pour des recommandations ciblées

Le séminaire s’articule autour de panels thématiques approfondissant les enjeux clés : énergie, eau, agriculture, éducation, santé. Chaque groupe, animé par des modérateurs, produit des recommandations concrètes pour orienter les plans d’action des ministères.

Des fiches techniques détaillent les progrès enregistrés et les ajustements nécessaires, offrant une base solide pour accélérer les réformes.

Des perspectives ambitieuses mais réalistes

Le gouvernement vise une croissance économique de 6,1 % en 2025, contre 3,3 % en 2023. Mais atteindre cet objectif nécessite de surmonter des obstacles de taille, notamment en matière de mobilisation et d’absorption des fonds.

D’ici 2030, les besoins de financement s’élèvent à 5,2 milliards d’euros. Trouver des mécanismes innovants pour combler ce déficit sera crucial pour maintenir le cap.

Répondre aux attentes citoyennes

En concentrant ses efforts sur des projets à fort impact, le gouvernement espère répondre aux priorités pressantes des citoyens : amélioration des infrastructures, réduction du coût de la vie, et création d’opportunités d’emploi.

Ce séminaire marque ainsi une étape décisive dans la transformation progressive du quotidien des Comoriens, tout en jetant les bases du prochain cycle du PCE pour 2026-2030.

Hadjani Andrianarinivo


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