
Dans un élan de solidarité exemplaire, les entreprises réunionnaises se sont activées pour venir en aide à Mayotte, durement touchée par le cyclone Chido. Ce mercredi, un navire de la compagnie CMA CGM quitte le Grand port maritime de La Réunion, transportant à son bord une cargaison essentielle pour soutenir la population mahoréenne.
Une réponse rapide et coordonnée
Dès que l’étendue des dégâts causés par le cyclone Chido a été connue, l’État et les entreprises locales de La Réunion ont réagi promptement. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a confirmé lundi soir que le port de Longoni, bien que partiellement endommagé, était en mesure d’accueillir des navires de grande capacité. Cette assurance a été cruciale pour coordonner l’envoi des aides.
Le navire de CMA CGM, initialement prévu pour un itinéraire différent, a sauté une rotation pour arriver à La Réunion plus tôt que prévu. Il transporte entre 100 et 150 conteneurs, dont une grande partie est constituée de produits de première nécessité, notamment de l’eau potable et des denrées sèches. Carrefour, par exemple, avait réservé 22 conteneurs d’eau avant même que le cyclone ne frappe, préfigurant l’importance de cette aide. Le contenu des conteneurs a été fourni par les producteurs locaux d’eau et les enseignes de la grande distribution réunionnaise. Plusieurs entreprises, à l’instar de celles du groupe Bernard Hayot, ont choisi de faire des dons en nature. Par ailleurs, certains articles ont été cédés à des conditions tarifaires préférentielles pour réduire les coûts pour l’État et accélérer l’acheminement.
La logistique comme vecteur de solidarité
L’efficacité de cette mobilisation repose sur une coordination minutieuse entre les acteurs privés et publics. CMA CGM, leader mondial du transport maritime, a joué un rôle déterminant en adaptant ses opérations pour prioriser cette mission humanitaire. Selon un porte-parole de la compagnie, « chaque minute compte dans une telle situation, et nous avons mobilisé tous nos moyens pour garantir une livraison rapide et sécurisée ».
Statistiquement, ce type de mobilisation montre son impact : lors du cyclone Kenneth en 2019, des aides similaires avaient permis de stabiliser la situation sanitaire en réduisant les pénuries de 50 % en moins d’une semaine. Pour Mayotte, le défi logistique est amplifié par l’isolement géographique et l’état des infrastructures, mais l’expérience acquise lors de catastrophes précédentes permet d’optimiser les délais. En outre, l’État a mis en place un suivi rigoureux pour garantir que l’aide parvienne rapidement aux zones les plus touchées. Des équipes d’évaluation sont déjà à pied d’œuvre à Mayotte pour cartographier les besoins et distribuer les ressources en priorité.
Un exemple de solidarité régionale
Le cyclone Chido a rappelé à quel point la région de l’océan Indien est vulnérable aux catastrophes naturelles. La réponse apportée par La Réunion illustre une solidarité régionale essentielle pour faire face à ces événements. Selon un analyste spécialisé en gestion des risques, « ce type de mobilisation interîles renforce non seulement la résilience des communautés locales, mais crée également un précédent positif pour des coopérations futures ».
Alors que le bateau appareille vers Mayotte, les regards se tournent maintenant vers les prochaines étapes. Les Mahorais recevront les premiers conteneurs dès ce week-end, marquant le début d’une opération de reconstruction qui pourrait durer plusieurs mois. La mobilisation réunionnaise et la réponse rapide des entreprises privées montrent que, face à l’adversité, la solidarité demeure une valeur fondamentale dans la région.
Fitiavana HARISOA


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