Seychelles : Montagne Posée : une poudrière en ébullition

Les 5 et 6 décembre, la prison de Montagne Posée a été le théâtre d’une rébellion violente. Le transfert en isolement de Stéphan Mondon, détenu influent lié au trafic de drogue, a déclenché une mutinerie. Les prisonniers, exigeant sa libération, ont pris en otage quatre surveillants, incendié des matelas et érigé des barricades de fortune. L’intervention des forces de l’ordre a permis de rétablir le calme, mais au prix de la vie d’un détenu et de plusieurs blessés.

Le président Wavel Ramkalawan a fustigé la présence d’objets interdits en détention et la corruption gangrenant le personnel pénitentiaire. Pour remédier à ces failles, une nouvelle prison de haute sécurité à Bon Espoir est annoncée pour février, sous la direction de Janet Georges, prônant discipline et réformes structurelles.

Assomption : le luxe au détriment de l’écologie ?

Parallèlement, un projet hôtelier financé par des investisseurs qataris sur l’île d’Assomption suscite une levée de boucliers. Proche de l’atoll d’Aldabra, site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce complexe de luxe menace un écosystème fragile. La Seychelles Islands Foundation (SIF) et des voix internationales, dont celle de Leonardo DiCaprio, expriment de vives inquiétudes.

Le président Ramkalawan, tout en réaffirmant la souveraineté des Seychelles, souligne la nécessité d’un équilibre entre développement économique et protection environnementale. Cependant, la rapidité d’exécution du projet et son ampleur interrogent sur la réelle prise en compte des impératifs écologiques.

Entre autorité et préservation : un équilibre précaire

Ces deux dossiers illustrent la délicate balance que doivent maintenir les Seychelles entre renforcement de l’autorité de l’État et sauvegarde de leur patrimoine naturel. La volonté affichée de réformes structurelles et de développement économique ne doit pas occulter l’importance de la transparence, de la consultation publique et du respect des droits fondamentaux.

Dans un contexte où les pressions internes et externes s’intensifient, l’avenir de l’archipel dépendra de sa capacité à naviguer avec prudence entre ces écueils, en privilégiant une gouvernance respectueuse de l’humain et de l’environnement.

Hadjani ANDRIANARINIVO


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