Mayotte : Les mesures d’urgence de soutien économique et social annoncées par François Bayrou

Face à l’état de crise que traverse Mayotte après le passage d’un cyclone dévastateur, le Premier ministre François Bayrou a annoncé une série de mesures destinées à soutenir l’économie locale et les populations touchées. Cette intervention, qui marque un tournant dans la gestion de cette situation d’urgence, répond enfin à l’appel pressant des acteurs économiques et sociaux de l’île.

Blocage des prix pour éviter les abus

Parmi les premières initiatives annoncées, le blocage des prix sur plusieurs produits essentiels, notamment l’eau en bouteille, constitue une mesure phare. Ce gel, en vigueur depuis le 20 décembre 2024 et prévu jusqu’au 18 juin 2025, est basé sur les tarifs constatés au 13 décembre 2024. Bien que cette initiative vise à éviter les dérives spéculatives, sa mise en application effective pourrait être freinée par le manque de ressources humaines pour effectuer des contrôles réguliers.

Soutien aux employeurs et travailleurs indépendants

Pour répondre aux difficultés économiques rencontrées par les entreprises mahoraises, plusieurs mesures concrètes ont été mises en place. Parmi celles-ci, l’activité partielle constitue un soutien essentiel. Les employeurs dont l’activité a été perturbée par le cyclone peuvent désormais placer leurs salariés en activité partielle. Une procédure simplifiée permet aux entreprises de déposer leurs demandes dans un délai de 30 jours, avec une prise en charge rétroactive si nécessaire. Le Premier ministre a précisé que les services de l’État instruiront ces demandes dans des délais très brefs, facilitant ainsi l’accès à ce dispositif d’aide.

Par ailleurs, le gouvernement a décidé de suspendre le recouvrement des cotisations et contributions sociales jusqu’à nouvel ordre. Cette suspension permettra aux entreprises mahoraises de respirer financièrement en évitant des pénalités de retard. Ainsi, à compter du 15 décembre 2024, aucune entreprise ne sera pénalisée pour les retards de paiement des cotisations sociales, offrant ainsi une bouffée d’oxygène pour la gestion de leur trésorerie.

Assouplissements fiscaux

Afin d’apporter un soutien aux professionnels et aux contribuables, plusieurs mesures fiscales ont été mises en place. L’une des principales mesures consiste en un report des paiements d’impôts pour les entreprises et les particuliers, leur offrant ainsi la possibilité de différer leurs obligations fiscales sans craindre de sanctions immédiates. Cette mesure vise à alléger la pression financière en période de crise.

En parallèle, une remise gracieuse des majorations et des pénalités de retard a été accordée. Cela permet aux contribuables de bénéficier d’une exonération partielle ou totale des surcharges imposées en cas de retard de paiement, facilitant ainsi leur redressement financier. De plus, la suspension des mesures de recouvrement forcé a été décidée, suspendant toute action coercitive pour le recouvrement des impôts dus pendant cette période difficile.

Enfin, des assouplissements ont été mis en place concernant les obligations déclaratives, particulièrement pour les employeurs qui se trouvent dans l’incapacité de déclarer les montants de prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Ces assouplissements visent à éviter des sanctions pour les entreprises et à simplifier leurs démarches administratives, leur permettant ainsi de se concentrer sur la relance de leur activité.

Une cellule de crise économique pour un suivi quotidien

Une cellule de crise économique, regroupant les représentants des acteurs économiques, des banques, des assurances et des chambres consulaires (CCI et CMA), a été mise en place. Cette structure se réunit quotidiennement pour suivre l’impact économique de la catastrophe, identifier les besoins spécifiques des entreprises et veiller à la bonne diffusion des dispositifs d’aide.

Nadia RAKOTOARISOA


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