Face aux défis sanitaires croissants, les recherches menées par le Dr Abeid Said Nassor sur la diversité génétique des Comoriens offrent de nouvelles perspectives prometteuses. Lors d’une conférence tenue à l’Alliance française de Moroni, cet enseignant-chercheur affilié à la faculté des sciences et techniques de l’Université des Comores a expliqué comment l’héritage génétique et historique des populations locales pourrait servir de levier pour anticiper et résoudre les problèmes de santé publique.

Une diversité génétique

Le Dr Nassor a mis en avant l’influence des environnements hostiles dans la formation de la diversité génétique humaine. Selon lui, les épidémies telles que le choléra et la peste, combinées à des éruptions volcaniques et aux changements climatiques, ont poussé les ancêtres des Comoriens à développer des traits génétiques adaptatifs. 

Les Comores se distinguent par un brassage génétique issu de migrations successives et de sélections naturelles. Le conférencier a tout aussi souligné les proximités génétiques surprenantes entre les Comoriens et les Kikuyus du Kenya, tout en rappelant que la proximité géographique n’implique pas toujours des similarités génétiques.

Une implication pour l’avenir 

Avec l’augmentation des maladies chroniques et infectieuses, ainsi que les effets des changements climatiques, comprendre ces particularités génétiques devient essentiel. Le Dr Nassor a décrit comment l’étude des traits adaptatifs pourrait guider la mise en place de stratégies sanitaires mieux ciblées. Cela inclut la prévention des maladies et l’amélioration des traitements, en tenant compte des spécificités génétiques locales. Cette approche pourrait être complétée par des recherches collaboratives impliquant d’autres pays de l’océan Indien et d’Afrique.

Une base de données génétiques

Parmi les pistes envisagées, le Dr Nassor a évoqué l’établissement de bases de données génétiques comoriennes, qui pourraient servir de référence pour la recherche. Ces initiatives viseraient non seulement à renforcer les capacités locales, mais également à stimuler des partenariats internationaux. En plus, des programmes de sensibilisation sur l’importance de la génétique pourraient être intégrés aux politiques de santé publique.

Cette conférence a permis de réaffirmer que la diversité génétique des Comoriens constitue une richesse à exploiter pour l’avenir. Elle jette les bases d’une compréhension plus élargie de la santé humaine dans un contexte insulaire et global. « En explorant notre passé, nous pouvons façonner un futur adapté aux réalités sanitaires de notre archipel », a conclu le Dr Nassor.

Hadjani ANDRIANARINIVO