
Les résultats provisoires des élections communales et municipales du 11 décembre, publiés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), consacrent la coalition “Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina” (Irmar) comme la force politique dominante à Madagascar. Ce succès, aux implications locales et nationales, redessine le paysage politique et soulève des questions sur l’avenir démocratique du pays.
L’Irmar domine le paysage politique local
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’Irmar a remporté provisoirement 967 sièges de maires, sur les 1 695 communes du pays, s’imposant dans cinq des six chefs-lieux de province. Cette performance dépasse de loin celle des listes indépendantes, arrivées en deuxième position avec 474 maires élus, et du parti FIVOI, troisième avec 52 maires, principalement concentrés dans la province d’Antananarivo.
Cette domination politique illustre la capacité de l’Irmar à mobiliser une machine électorale puissante, en alignant des candidats dans presque toutes les communes du pays. À l’inverse, l’opposition, représentée par des coalitions comme le Firaisankina, a souffert d’un manque de coordination et d’une faible couverture du territoire, n’obtenant que 13 siègesde maire.
Des implications locales et nationales
La victoire écrasante de l’Irmar consolide sa position non seulement dans les communes, mais également dans les conseils municipaux, grâce au mode de scrutin de liste. Ces organes jouent un rôle crucial dans la gouvernance locale, notamment en matière de développement des infrastructures, de gestion des services publics et d’élaboration de projets communautaires.
Sur le plan national, ces élections sont un tremplin vers les sénatoriales de 2025, qui reposent sur un système de suffrage indirect. Avec une majorité écrasante de maires et de conseillers municipaux dans son camp, l’Irmar est en position de force pour contrôler le futur Sénat, renforçant ainsi sa domination dans les institutions.
Un coup dur pour l’opposition
L’opposition politique malgache sort affaiblie de ces scrutins. Des partis comme le Firaisankina et le TIM (Tiako i Madagasikara), pourtant figures de proue de la contestation, ont vu leur influence réduite à des zones limitées, comme la province d’Antananarivo pour le TIM. Leur incapacité à présenter des candidats dans toutes les communes reflète un manque de préparation et de ressources, accentué par les “entraves” qu’ils dénoncent dans certaines circonscriptions.
Cette situation pose des questions sur la pluralité démocratique et l’équilibre des pouvoirs à Madagascar. L’absence d’une opposition forte et structurée pourrait limiter le débat politique et concentrer davantage de pouvoir entre les mains de la coalition au pouvoir.
Nadia RAKOTOARISOA


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