Les médinas des Comores : des joyaux culturels en quête de reconnaissance mondiale

Les médinas historiques des Comores, témoins vivants d’une histoire riche et épanouissante, pourraient bientôt trouver une place prestigieuse au sein du patrimoine mondial de l’Unesco. Cette initiative, soutenue par le gouvernement et l’Unesco, vise à inscrire ces joyaux architecturaux et culturels au panthéon des sites internationaux à préserver. Une table ronde interministérielle, initialement prévue pour fin décembre, a toutefois été reportée, retardant ainsi un projet porteur d’espoir pour le développement économique et touristique du pays.

Des trésors culturels

Les médinas des anciens sultanats comoriens témoignent de l’âme d’un archipel en racontant des ruelles pavées, des bâtisses au charme suranné et des traces d’un passé commercial et culturel animé. Ces espaces historiques, qui ont été au cœur des échanges culturels et économiques, incarnent une mémoire collective précieuse pour les Comoriens.

L’inscription des médinas au patrimoine mondial offrirait une reconnaissance internationale à ces sites exceptionnels. Pour Toiwilou Mze Hamadi, directeur général du Centre national de recherche scientifique (CNDRS), cette démarche, soutenue par le président Azali Assoumani, représente un élan prometteur.

Un front uni 

Le gouvernement comorien, en partenariat avec l’UNESCO et divers experts, travaille activement sur le dossier de candidature. Outre le CNDRS, le ministère des Arts et de la Culture et celui de l’Éducation nationale sont étroitement impliqués dans ce processus. Ensemble, ils ambitionnent de faire de ces médinas un exemple de sauvegarde et de valorisation du patrimoine en Afrique.

La table ronde initialement prévue le 27 décembre à Moroni devait réunir de nombreuses personnalités politiques et culturelles pour coordonner les actions et sensibiliser sur les enjeux du projet. Reportée pour des raisons politiques, cette rencontre reste essentielle pour établir un consensus et garantir la visibilité de cette initiative.

Economie locale 

Au-delà de la reconnaissance symbolique, l’inscription des médinas au patrimoine mondial pourrait transformer l’économie locale. En attirant des visiteurs internationaux, ces sites deviendraient des catalyseurs de revenus pour les communautés locales et un levier pour développer un tourisme durable. Ce projet constitue également une opportunité de renforcer l’identité culturelle et la fierté nationale des Comoriens.

Le dossier d’inscription, rédigé par une équipe d’experts nationaux et internationaux, doit être déposé d’ici fin janvier 2025. Les prochaines semaines seront donc décisives pour concrétiser cette ambition. Le succès de cette démarche repose autant sur l’appui institutionnel que sur l’adhésion des populations locales, garantes de la préservation des médinas.

Des obstacles à surmonter pour un avenir patrimonial 

Le chemin vers l’Unesco n’est pas dénué d’obstacles. Les médinas, bien qu’empreintes d’histoire doivent faire face aux pressions de l’urbanisation et au manque de moyens financiers pour leur réhabilitation. Une volonté politique forte et une coordination efficace seront essentielles pour surmonter ces défis.

Malgré ces défis, l’espoir demeure intact. Cette initiative fait partie d’une vision plus large de développement durable où le patrimoine culturel devient un atout stratégique pour l’avenir de l’archipel. La table ronde, dont la nouvelle date sera prochainement annoncée, représente une étape essentielle dans ce parcours.

Hadjani ANDRIANARINIVO


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