
Tandis que les fêtes de fin d’année laissent place à un nouveau chapitre, de nombreux travailleurs mauriciens se retrouvent face à une réalité amère. La Special Allowance Act, votée en décembre 2024 pour garantir un 14ᵉ mois aux employés touchant jusqu’à Rs 50 000, semble avoir déjà rencontré ses premiers obstacles. Plusieurs entreprises, invoquant des contraintes financières, n’ont pas respecté cette disposition, suscitant l’indignation des syndicats.
Une loi porteuse d’espoir
Le Special Allowance Art a été adoptée dans une situation d’inflation élevée et de précaritée grandissante dans le but de soulager les travailleurs. Selon la loi, les salariés qui respectent les critères de salaire bénéficient d’un 14ème mois afin de faire face aux difficultés économiques. Une mesure accueillie favorablement par les syndicats, mais dont l’application reste aujourd’hui controversée.
Des promesses à la réalité
« Des employeurs ont imposé un paiement en plusieurs tranches sans donner de précisions sur les délais, » affirme Atma Shanto, négociateur de la Fédération des Travailleurs Unis (FTU). Il déplore également l’absence de consultations avec les syndicats avant de telles décisions. Parmi les entreprises concernées figurent certaines affiliées à la Mauritius Export Association (MEXA) et à Business Mauritius. D’après Atma Shanto, ces manquements traduisent une tendance croissante où certaines entités patronales ignorent les obligations légales et minimisent le rôle des syndicats.
Un ministère sous le feu de la critique
Le ministère du Travail, sous la direction de Reza Uteem est reproché de rester spectatuer face à cette crise. L’absence d’un comité tripartite sur la compensation salariale est un avertissement pour le syndicaliste. Malgré l’existence d’une réunion entre syndicats et patronat, celle-ci est considérée comme une mascarade par la FTU qui insiste sur l’importance de respecter les accords tripartites résultant d’une lutte sociale.
Les travailleurs prises au piège
Pour les employés concernés, les conséquences sont lourdes. Nombre d’entre eux comptaient sur ce 14ème mois pour combler leurs besoins financiers. La frustration grandit alors que les promesses de la loi semblent éloignées de leur réalité quotidienne.
Perspectives et solutions
Face à cette impasse, la FTU envisage d’écrire au ministre du Travail pour exiger une clarification de sa politique et une application stricte de la loi. Dans le même temps, les syndicats appellent à une reprise des discussions tripartites pour assurer un dialogue social constructif. Toutefois, les tensions autour du litige sur la relativité salariale, actuellement soumis à une Judicial Review, illustrent les défis à venir pour rétablir la confiance entre employeurs, employés et gouvernement.
Hadjani ANDRIANARINIVO


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